Présidentielle au Cameroun : l’attente fébrile des résultats

Trois jours après la fermeture des bureaux de vote, le Cameroun reste suspendu aux résultats officiels de la présidentielle. Le scrutin, tenu le 12 octobre, voit le président sortant Paul Biya viser un huitième mandat face à un challenger inattendu : Issa Tchiroma Bakary. Sur les réseaux sociaux, partisans et observateurs se livrent à une véritable bataille d’images, diffusant des photos de procès-verbaux et de tableaux de dépouillement, chacun revendiquant un avantage numérique.
Dans cette atmosphère électrique, les partisans de Tchiroma se sont rapidement déclarés vainqueurs, relayant des félicitations venues d’anciens candidats et d’acteurs de la société civile. L’intéressé a lui-même salué une victoire « au-delà de sa propre personne », promettant un rapport détaillé sur le déroulement du vote.
Lire aussi : Le contre-exemple
Escalade verbale et appels à la retenue
La situation s’est encore tendue après la diffusion d’une vidéo de Tchiroma depuis Garoua, son fief du nord, dans laquelle il appelle le pouvoir à « respecter le choix du peuple ». Une sortie qui a immédiatement suscité la riposte du gouvernement : le ministre de l’Administration territoriale a dénoncé un « franchissement de la ligne rouge » et promis une réaction « ferme et rigoureuse ».
Le parti présidentiel, le RDPC, a pour sa part fustigé une « manipulation orchestrée », invitant les électeurs à patienter jusqu’à la proclamation officielle des résultats, prévue avant le 26 octobre par le Conseil constitutionnel.
Face à la montée des tensions, les missions d’observation de la CEEAC et de l’Union africaine ont exhorté l’ensemble des acteurs politiques à la retenue et au respect du processus institutionnel. D’ici là, les commissions départementales doivent remettre leurs rapports avant que le Conseil constitutionnel ne tranche les éventuels recours et proclame les résultats définitifs.