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Places financières africaines : Casablanca reste leader mais, la concurrence se mobilise

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Selon le classement du think thank britannique Z/Yen sur les centres financiers les plus attractifs, Casablanca continue d’occuper la première place en Afrique. Le durcissement du régime fiscal n’a pas trop affecté sa côte puisque les places concurrentes ne peuvent pas non plus faire valoir cet argument avec la réforme de la fiscalité internationale. Par ailleurs, l’opérationnalisation du projet d’interconnexion de sept bourses africaines, dont celle de Casablanca, pourrait contribuer à gommer l’un des points faibles de l’offre de la Place. En revanche, la concurrence a pris de l’avance sur la Fintech.

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En l’espace de 5 ans, le taux d’imposition des bénéfices des sociétés ayant le statut CFC va passer de 8,75% à 20%. D’abord pour sortir de la liste grise de l’UE, ce changement est aussi le résultat de l’accord sur la réforme de la fiscalité internationale conclu en 2020 par près de 140 pays. Taxé à 15% depuis peu, le passage au tarif de 20% sera graduel selon les dispositions de la loi de finances 2023. Cela dit, les pensionnaires de CFC ont la possibilité de constituer des provisions pour investissement déductibles, sans que le taux d’imposition effectif des bénéfices ne soit inférieur à 15%. À ces aménagements s’ajoute la limitation de l’application de l’exonération temporaire d’IS.

Malgré la réforme, les entreprises installées dans la Place financière continuent de bénéficier d’un traitement préférentiel par rapport aux autres entreprises. Même si la fiscalité ne constitue plus à proprement dit un critère clé pour se différencier dans la compétition internationale, Casablanca Finance City a de nombreux autres arguments à faire valoir face à ses principaux concurrents. Selon le classement du think thank britannique Z/Yen qui repose sur plusieurs critères dont la fiscalité, l’environnement légal, les infrastructures ou encore la main d’œuvre, Casablanca ressort au coude-à-coude avec Tel Aviv pour la 3ème place du podium des centres financiers les plus attractifs de la région Afrique-Moyen Orient.

À l’échelle du continent, elle occupe la tête du classement depuis plusieurs années. Casablanca devance Cape Town et Johannesburg de plus de 50 points et Maurice de près de 80 points. Par ailleurs, elle est listée parmi les centres financiers alternatifs attrayants pour vivre et travailler, bien loin derrière les intouchables comme New York ou encore Londres mais devant Chicago, Tokyo ou Séoul. En revanche, l’offre de la place reste pénalisée par la situation de la Bourse de Casablanca. Ce handicap pourrait être en partie dépassé avec l’opérationnalisation, depuis décembre 2022, du projet d’interconnexion des bourses africaines. Des négociations transfrontalières sont désormais possibles entre les de bourses Casablanca, Lagos, Nairobi, Johannesburg, Caire, Maurice et la BRVM. Ensemble, elles représentent 2.000 entreprises et une capitalisation boursière de 1.500 milliards de dollars.

Lire aussi : Économies subsaharienne : le virus de la dette se propage

 

Casablanca à la traîne sur les fintech

Les gisements de progrès sur la Fintech sont tout aussi importants. La stratégie de développement de la Place Casablancaise à l’horizon 2025 lui accorde une place importante. Cela se traduit notamment par des initiatives comme Africa Innovation Lab qui vise à attirer et faire émerger les meilleures startups innovantes africaines dans les métiers de la finance. En filigrane, la Place de Casablanca veut se positionner comme un hub pour ces entreprises. Mais, sur ce créneau, la concurrence régionale est rude. Casablanca est aujourd’hui devancée par Cap Town, Johannesburg, Lagos et Nairobi.

Lire aussi : Économies africaines : les dossiers chauds en 2023

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