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Burkina Faso : l’horreur persiste

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Le nord du Burkina Faso a été le théâtre d’une tragédie inimaginable la semaine dernière, alors que quelque 170 personnes ont été victimes d’attaques meurtrières massives dans trois villages. Pourtant, les autorités avaient annoncé 2024 comme l’année d’espoir de la reconquête totale du territoire burkinabè, en défaisant les terroristes…

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170 personnes ont perdu la vie la semaine dernière dans des actes barbares au Burkina Faso. Ces attaques ont été perpétrées dans un contexte de montée des violences terroristes. Elles ont également touché une mosquée et une église, ajoutant une dimension choquante à la situation déjà critique.

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Le procureur de Ouahigouya, Aly Benjamin Coulibaly, a confirmé ces événements tragiques dans un communiqué publié dimanche. Il a déclaré que le 25 février dernier, des « attaques meurtrières massives » ont ciblé les villages de Komsilga, Nodin et Soroe dans la province du Yatenga, région du nord. Le bilan provisoire fait état de 170 personnes exécutées, avec des blessés et des dégâts matériels importants. Une enquête a été ouverte pour élucider les circonstances de ces attaques horribles.

Une tragédie intenable

Des rescapés, témoins de l’horreur, ont rapporté que de nombreuses femmes et enfants en bas âge figuraient parmi les victimes de ces actes insensés. L’identité des auteurs demeure inconnue, plongeant la région dans la terreur et l’incertitude.

Alors que le Burkina Faso continue de faire face à la menace terroriste, le ministre de la Sécurité, Emile Zerbo, a déclaré lors de la revue annuelle 2024 du cadre sectoriel de Dialogue « Défense – Sécurité (CSD-DS) » à Ouagadougou que l’année en cours serait celle de l’espoir pour la reconquête totale du territoire burkinabè face aux terroristes.

« Gagner le pari de la paix et de la sécurité est plus que jamais une priorité pour le gouvernement et 2024 s’annonce inéluctablement comme celle de l’espoir, espoir de la reconquête totale du territoire national », a déclaré le ministre Zerbo. Il a souligné la nécessité de maintenir et de renforcer les efforts des Forces de défense et de sécurité ainsi que des volontaires pour la défense de la patrie (VDP) pour faire face aux défis sécuritaires.

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La revue annuelle a examiné les progrès réalisés, les défis rencontrés et les orientations futures pour améliorer les performances en 2024. Des réalisations notables comprennent le renforcement des capacités opérationnelles des forces de défense et de sécurité, l’acquisition de matériel opérationnel et stratégique, l’augmentation des effectifs et la formation continue du personnel de sécurité. En outre, des efforts ont été déployés pour répondre à la crise humanitaire et promouvoir des initiatives de cohésion sociale et de vivre-ensemble.

Ces attaques récentes dans le nord du Burkina Faso s’ajoutent à une série d’incidents violents survenus le 25 février, notamment contre le détachement militaire de Tankoualou (est), le 16e Bataillon d’intervention rapide (Bir) près de Kongoussi (nord) et le bataillon mixte dans la zone de Ouahigouya (nord). Les forces de sécurité et les VDP ont réussi à neutraliser plusieurs centaines de terroristes en riposte.

Un lourd tribut

Le ministre de la Sécurité, Mahamadou Sana, a reconnu à la télévision nationale que des attaques coordonnées et simultanées ont eu lieu au cours du week-end écoulé. Il a expliqué ce changement de posture tactique des terroristes par la destruction de bases et de camps d’entraînement, ainsi que par des opérations visant à tarir leurs sources de financement et à contrôler les couloirs de ravitaillement.

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Depuis 2015, le Burkina Faso est confronté à des violences attribuées à des mouvements affiliés à Al-Qaïda et au groupe Daech. Dirigé par des militaires depuis 2022, le pays a connu près de 20.000 morts et plus de deux millions de déplacés internes en raison de ces conflits.

Au-delà des frontières, dans la région de Tillabéry (ouest) au Niger, les forces armées ont neutralisé une dizaine de terroristes et détruit une importante quantité de leur logistique. L’opération a eu lieu dans le secteur d’Atambi, près des « trois frontières » (Niger-Mali-Burkina Faso), soulignant la menace transfrontalière persistante entretenue par des groupes terroristes dans cette région. La vigilance demeure cruciale pour contrer cette menace grandissante dans l’extrême sud-ouest du Niger.