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AIF 2023 : pour la libération des chaînes de valeur de l’Afrique

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L’édition 2023 de l’Africa investment forum (AIF), réuni à Marrakech du 8 au 10 novembre, a permis de mettre en lumière les opportunités d’investissement en Afrique et de mobiliser les acteurs autour de la libération des chaînes de valeur du continent. Les décideurs publics et privés présents au forum ont notamment évoqué la nécessité de renforcer la connectivité, d’améliorer les compétences de la main-d’œuvre et de faciliter l’accès aux financements. Détails.

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Les travaux de l’Africa investment forum (AIF) 2023 ont été ouverts par un message adressé par le roi Mohammed VI appelant à la mise en place de réseaux intégrés d’infrastructures, une condition nécessaire pour impulser la création de chaînes de valeur régionales. Le président de la Banque africaine de développement (BAD), Akinwumi Adesina, a souligné pour sa part les potentialités du continent. «L’Afrique est le continent le plus jeune et le plus dynamique du monde», a-t-il déclaré. «Elle connaît une croissance économique forte et résiliente, et elle est le continent le plus attractif pour les investissements». Adesina a également appelé les investisseurs à se tourner vers l’Afrique. «L’Afrique est le continent de l’avenir», a-t-il affirmé. «Les investisseurs qui investissent en Afrique aujourd’hui sont ceux qui seront gagnants demain».

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Déclarations fortes des dirigeants africains présents à Marrakech

Les dirigeants africains présents au forum ont aussi mis en avant les opportunités d’investissement en Afrique. Le président de l’Union africaine (UA), Azali Assoumani, a appelé à approfondir l’intégration régionale afin de libérer les chaînes de valeur de l’Afrique. «Pour cela, il faut investir dans les infrastructures, améliorer les compétences de la main-d’œuvre et éliminer les obstacles au commerce». Le président de la Sierra Leone, Julius Maada Bio, a quant à lui souligné le rôle des partenariats public-privé pour stimuler l’investissement en Afrique. «Nous devons travailler ensemble pour créer un environnement favorable aux investissements», a-t-il déclaré. Dans ce sillage, il a mis en avant le rôle des dirigeants en matière de collaboration avec les partenaires au niveau continental et mondial pour faire face à ces défis et transformer les obstacles en opportunités.

De son côté, la présidente de la Tanzanie, Samia Suluhu Hassan, a mis en exergue le problème de la connectivité en Afrique, appelant à investir dans la connectivité interne entre les pays africains et à sceller des partenariats avec le secteur privé. L’objectif est de développer un environnement favorable incitant à investir dans les infrastructures. Le premier ministre du Rwanda, Édouard Ngirente, a quant à lui appelé à prendre les actions nécessaires en vue de libérer les chaînes de valeur, estimant qu’il est primordial de faire preuve de synergie, de cohésion et de collaboration au niveau de tout le continent. Et, de poursuivre qu’il est nécessaire, aujourd’hui, de gérer les secteurs à risques, faciliter la circulation entre les pays en travaillant sur la connectivité et planifier stratégiquement en tant que continent pour attirer des investisseurs africains et ceux externes. Pour sa part, la première ministre de la Barbade, Mia Mottley, a placé le problème de la libération de la chaîne de valeur dans le sillage des autres défis qu’il faut relever, notant qu’il ne faut pas se focaliser à un problème au détriment de l’autre. S’arrêtant sur le problème du changement climatique, elle a relevé qu’il faut adopter une approche harmonieuse entre les différents pays et une stratégie industrielle africaine appropriée pour le verdissement de l’économie ainsi que faciliter l’accès aux capitaux.

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L’industrialisation responsable au cœur des débats

L’industrialisation responsable et durable est une condition essentielle au développement économique de l’Afrique, ont convenu les participants à un débat organisé mercredi à Marrakech dans le cadre de la 4ᵉ édition de l’AIF. Lors de ce débat, les intervenants ont souligné les opportunités offertes par l’industrialisation responsable, notamment en matière de création d’emplois, d’accroissement de la valeur ajoutée et de réduction de la pauvreté. Ils ont également mis l’accent sur l’importance d’investir dans les infrastructures, qui sont indispensables pour soutenir le développement industriel du continent.

Chakib Alj, président de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), a déclaré que l’industrialisation responsable est «inévitable» pour l’Afrique, qui dispose d’importantes ressources naturelles et humaines. Il a toutefois souligné la nécessité de tenir compte des effets du changement climatique lors du processus d’industrialisation.

Moulay Hafid Elalamy, président-directeur général de Saham Group, a cité l’exemple du Maroc, qui a réussi à développer un secteur industriel compétitif, notamment dans le secteur automobile. Il a toutefois appelé à poursuivre les efforts pour améliorer la productivité et l’intégration des chaînes de valeur.

Mohamed Ibrahim, président-directeur général de Africa finance corporation (AFC), a souligné la nécessité d’investir dans les chaînes de valeur africaines, afin de créer des emplois et de générer des revenus pour les populations locales. Il a également appelé à attirer les capitaux locaux pour financer le développement industriel du continent.

Alain Ebobissé, directeur général d’Africa 50, a mis l’accent sur l’importance des infrastructures pour «débloquer les chaînes de valeur». Il a notamment souligné la nécessité de développer un mix énergétique diversifié, afin de garantir la sécurité énergétique du continent.

Au terme de ce débat, les participants ont conclu que l’industrialisation responsable est une priorité pour l’Afrique et qu’elle nécessite des investissements massifs dans les infrastructures, les chaînes de valeur et les technologies propres.

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Les décideurs publics et privés présents au forum ont largement échangé sur les moyens de libérer les chaînes de valeur de l’Afrique. Ils ont notamment évoqué la nécessité de renforcer la connectivité, d’améliorer les compétences de la main-d’œuvre et de faciliter l’accès aux financements. Il faut aussi accroître le financement de la lutte contre le changement climatique et à le rendre disponible, comme l’a souligné le secrétaire général adjoint de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED), Pedro Manuel Moreno. L’AIF 2023 a permis de mettre en évidence les opportunités d’investissement du continent et à mobiliser les acteurs autour des actions à mettre en œuvre pour relever les défis du changement climatique.