Afrique du Sud : le taux de chômage grimpe à 32,9% au premier trimestre

L’Afrique du Sud vient d’enregistrer un nouveau revers économique avec un taux de chômage atteignant 32,9% au premier trimestre 2025. Ceci a ravivé les inquiétudes quant à la faiblesse persistante de la croissance du pays. Pour les analystes économiques, ce chiffre n’est que la conséquence logique d’une économie en stagnation, alors que les prévisions de croissance du PIB pour l’année ont été revues à la baisse, autour de 1,5%.
Raymond Parsons, professeur à la NWU Business School, rappelle que le chômage, en particulier celui des jeunes, reste à des niveaux « inacceptables » et qu’aucune solution miracle ne permettra d’inverser la tendance rapidement. « Ce tableau décevant est le résultat de facteurs structurels, cycliques et saisonniers accumulés depuis longtemps », souligne-t-il, appelant à un budget national tourné vers la croissance, attendu la semaine prochaine devant le Parlement.
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Même constat pour Jee-A van der Linde, économiste principal chez Oxford Economics Africa, qui alerte sur l’impact psychologique d’une demande intérieure atone. « Les Sud-Africains perdent espoir quant à leurs perspectives d’emploi. Sans politiques plus favorables aux entreprises, la situation ne changera pas. » Selon lui, la stagnation du taux de chômage à ces niveaux élevés est appelée à durer si aucun changement structurel n’est opéré.
La contraction de l’emploi observée ce trimestre montre aussi que les entreprises réduisent leurs effectifs face à une demande en berne, accentuant la pression sur les ménages. Cette réalité vient confirmer que l’économie sud-africaine peine depuis trop longtemps à retrouver un rythme de croissance soutenu.
De son côté, l’économiste, Thanda Sithole, note une baisse du taux d’absorption à 40,3%, soit une diminution de 0,8 point. « Cela signifie que l’économie exclut de plus en plus une large part de la population active ». Il appelle à des mesures urgentes pour une croissance inclusive, soulignant les incertitudes internationales, notamment les tensions commerciales avec les États-Unis, qui assombrissent davantage les perspectives à court terme.