Chronique CADENCE
Sabrina El Faiz Publié le 08/08/25 à 10:26
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Orages et oubli

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Les fissures du tremblement de terre sont encore visibles à Al Haouz. Les blessures, à peine pansées, saignent à nouveau à chaque goutte de pluie. Le Maroc d’après tremblement de terre semble ne pas avoir eu le temps de faire le deuil. A peine la poussière retombée, qu’il faut déjà s’affairer à une autre catastrophe.

Rien n’a été consolidé. Ni les bâtisses, ni les routes, ni les vivants. Le sol n’a pas fini de cicatriser, que déjà les orages viennent laver les faibles espoirs des habitants. De Marrakech à Ouarzazate, en passant par l’Atlas, Tinghir, Azilal, Errachidia et Boulemane, les pluies sont comme ces réveils matinaux après une nuit blanche. Les routes se sont effondrées après quelques pluies, les ponts n’en parlons même pas. A croire que chaque intempérie devient un test de résistance… Que les responsables de ces régions échouent inlassablement.

Dans le reste du pays, on parle d’un nombre de touristes en hausse, de millions de visiteurs, de complexes hôteliers pour la CAN et la Coupe du Monde… Le tourisme est notre trésor, dit-on. Mais quel trésor quand les fondations sont en ruine ? Quelle fierté de voir un pont menaçant de s’effondrer au premier orage !

Il y a une urgence à revoir nos priorités budgétaires. Puisqu’on en parle, où va le budget alloué à cette région ? Cette nouvelle catastrophe mettant à nouveau la lumière sur ces villages, il est aisé de constater que les choses avancent lentement !

En soi, il est très facile d’accuser des catastrophes naturelles, mais les citoyens en ont marre de les subir. Après la première, la deuxième, la troisième… tout comme pour le chômage, il y a un moment où les constats devraient laisser place à la prévention et à l’action !