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Vaccins anti-Covid-19 : pénurie et problèmes d’approvisionnement

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Le vent d’optimisme qui a accompagné l’approbation des nouveaux vaccins contre la Covid-19 se heurte désormais à la réalité du défi que représente la vaccination d’une grande partie de la population mondiale. Des problèmes logistiques, de distribution, de stockage et voire même des menaces de pénurie commencent déjà à se profiler. Alors que certains pays ont (trop) accéléré l’administration des vaccins, d’autres peinent encore à autoriser leur mise sur les marchés locaux. Où en sont donc les campagnes de vaccinations et quels sont les obstacles auxquels elles font face ?

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Après la pluie… encore de la pluie. L’engouement entrainé par l’autorisation de vaccins contre la Covid-19 et le démarrage de la vaccination dans plusieurs pays à travers lemonde laissentaujourd’hui place à de nombreux nouveaux défis. En effet, les sociétés pharmaceutiques produisant ces vaccins commencent déjà à signaler d’imminentes pénuries de doses vaccinales et du retard au niveau de l’approvisionnement. Et alors que certains pays ont déjà vacciné un nombre conséquent de personnes, d’autres sont encore bloqués au stade d’étude et d’examen des autorisations de mise sur le marché(AMM). Arrêtsur lesprincipales campagnes de vaccination mondiales actuelles, et les difficultés qu’elles confrontent.

États-Unis

Le déploiement du programme de vaccination américain a connu des difficultés, faisant écho à la réponse chaotique de l’administration de Donald Trump à la crise sanitaire. Sur les quelque 17,5 millions de doses de vaccins Pfizer/BioNTech etModerna qui ont été distribuées dans le pays, seulement 4,2 millions ont été administrées, principalement la première des deux doses requises. Un nombre qui reste bien loin de l’objectif de 20 millions de personnes vaccinées, initialement prévu à la fin de 2020.Selon les médias américains, plusieurs facteurs sont à l’origine de «l’échec de la stratégie de vaccination», notamment la mauvaise organisation des autorités sanitaires, un manque de professionnels de la santé pour l’administrationdes vaccinsou encore le vol,le sabotage ou la mauvaise conservation des doses. Les mêmes sources soulignent également que le plus grand problème du pays vis-à-vis de cette opération«semble être le fait que les fonctionnaires fédéraux ont laissé la logistique de livraison aux responsables locaux de la santé et aux hôpitaux», alors que ces derniers croulent sous le nombre des patients positifs à la Covid-19 et peinent à contenir la pandémie qui a tué plus de 350.000 Américains.

Israël

Bien que l’État hébreu ait été saluépour larapidité du lancement desa campagne de vaccination, les médias israéliens ont rapporté que le pays serait bientôtà court de doses vaccinales et devrait ralentir cette opérationle temps de s’assurer unnouvel approvisionnement.Alors qu’Israël, qui utilise le vaccin Pfizer/BioNTech,a été parmi les premiers pays à vacciner sa population, son ministre de la Santé, Yuli Edelstein, a déclaré que son départementenvisage decesser d’administrer les premières injections du vaccin pendant une courte période, pour éviterla pénurie de doses pour la deuxième injection.

Union européenne

Au niveau de l’UE, c’est le décalage entre les différents régimes d’approbation réglementaire des vaccins qui augure une pénurie et un bouleversement d’approvisionnement dans certains pays de l’union. Alors que le Royaume-Uni a approuvé le vaccin Pfizer/BioNTech puis celui d’AstraZeneca pour une utilisation d’urgence, l’Agence européenne des médicaments a adopté un processus réglementaire plus lent.Le vaccin Pfizer/BioNTech étant le seul autorisé par l’UE, la société qui le produit a du mal à suivre la demande croissante des 27pays membres de l’union. Cette dernière a averti qu’il y aurait des retards d’approvisionnement, et le directeur général de BioNTech U?ur ?ahin a même prévenu que «pour l’instant, les choses ne se présentent pas bien. Vu que les autres vaccins n’ont toujours pas été approuvés par l’UE, nous sommes obligés de combler cette lacune avec notre propre vaccin». De plus, la Commission européenne a déclaré lundi qu’elle menait des discussions avec Pfizer et BioNTech sur la possibilité de commander davantage de doses, en plus des 300 millions déjà couvertes par le contrat actuel.

Soulignant le problème d’approvisionnement en vaccins, l’Allemagne et le Danemark étudient également la possibilité de retarder l’administration de la deuxième injection du vaccin pour faire face à la pénurie. Une solution qui a déjà été adoptée parle Royaume-Unila semaine dernière, malgré les réticences des experts de la santé.

Inde

Alors que les autorités indiennes viennent seulement d’approuver l’utilisation de deux vaccins contre la Covid-19 dans lepays, l’un développé par AstraZeneca et l’Université d’Oxford et l’autre conçu localement par Bharat Biotech, l’Inde abrite le Serum Institute of India, le plus grand fabricant de vaccins au monde.Ce dernier fournira à terme des millions de doses auprogramme Covax afin d’approvisionner les pays en développement. Toutefois, pour le moment, l’autorisation d’utilisation d’urgence de l’Inde signifie que les vaccins ne seront fabriqués et mis à disposition que dans le pays lui-même, qui, avec environ 10 millions d’infections, est l’un des pays les plus touchés par la pandémie. Le pays prévoit d’inoculer le vaccin à 300 millionsde personnes d’ici le mois d’août et dispose déjà d’un stock de plus de 50 millions de doses.

Chine

La Chine (comme la Russie) a adopté une approche agressive en matière de développement de vaccins, jugée peu crédiblepar l’Occident en raison des allégations de manque de transparence dans les données des tests. Jusqu’à présent, quatre millions et demi de Chinois ont déjà reçu des doses de vaccins, qui n’ont pas encoreété tous approuvés, à l’exception d’un vaccin produit par la société d’État Sinopharm et qui n’a été autorisé que la semaine dernière. Rien qu’à Pékin, 220 sites de vaccination mobiles ont été mis en place et plus de 73.000 injections ont été effectuées au cours des deux premiers jours de janvier 2021. In fine, le pays vise à vacciner 50 millions de personnes d’ici le Nouvel An lunaire de février afin de contrôler la propagation du virus avant cette période de fête nationale.

Afrique du Sud

Comme d’autres nations africaines, l’Afrique du Sud peine à se procurer des doses devaccin malgré l’initiative mondiale Covax. Bien que Pfizer et AstraZeneca aient déclaré qu’ils prévoyaient de fournir des doses aux pays du continent, l’entreprise américaine Moderna a affirmé être incapable de les approvisionner. En plus, le vaccin d’AstraZeneca pourrait ne pas être disponible avant l’année prochaine en Afrique du Sud, le pays le plus touché du continent avec 1,09 million d’infections confirmées et près de 30.000 décès. Il est prévu que le pays reçoit suffisamment de vaccins pour 10% de sa population de 60 millions d’habitants grâce à l’initiative Covax, mais avec l’inquiétude que suscite la nouvelle variante sud-africaine du virus, cette quantité n’est qu’une goutte d’eau dans un océan. Outre le faible volume de doses destinées au continent, les pays africains seront également confrontés à des problèmes de manque d’équipement de stockage ultra-froid pour le vaccin Pfizer et de logistiquepour la distribution des vaccins. Les experts ont prévenu que l’absence d’une vaccination efficace dans les pays en développement risquerait de compromettre les efforts mondiaux de lutte contre la Covid-19 et permettrait même l’apparition de nouvelles mutations plus dangereuses du virus.

Enfin, s’agissant du Maroc, la logistique de réception et de distribution du vaccin est déjà finalisée. Le pays n’attendrait plus que la livraison des premiers lots de vaccin de Sinopharm et d’AstraZeneca pour démarrer sa campagne de vaccination. D’ailleurs, Saad Dine El Otmani, Chef du gouvernement, est attendu le mardi 19 janvier au Parlementpour expliquer davantage la stratégie marocaine de vaccination, qui vise à vacciner près de 25 millions de citoyens en trois mois.

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