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Les différentes enquêtes du HCP ou bien de la CGEM sur le tissu productif dépeignent une situation assez critique dans de nombreux secteurs. Cependant, il n’y a pas mieux que les banques pour livrer une analyse encore plus fine de la situation individuelle des entreprises et à l’échelle du secteur. En effet, la conjoncture des entreprises se ressent directement dans les livres des banques. L’un des indicateurs pour le mesurer est l’évolution des impayés.
Vers une hausse des impayés
Ils affichent une hausse à deux chiffres depuis le début de l’année. Cependant, il y a des « calmants »comme les mesures de soutien déployées depuis plusieurs mois par le gouvernement. Rappelons que près de 40 milliards de DH de crédits bénéficiant de la garantie de l’État ont été distribués jusqu’ici. Comme leurs noms l’indiquent, Oxygène et Relance, ces crédits sont destinés à soulager les finances des entreprises, leur permettre de traverser la crise et d’amorcer la relance de l’activité.
Malgré cela, les banques redoutent une augmentation des impayés surtout si la reprise met du temps à se matérialiser. Elles ont toutes mis beaucoup d’argent de côté pour faire face aux risques liés à la pandémie et à la détérioration de l’environnement économique. La situation sera tout aussi difficile voire encore plus en 2021, relève Les Insirations Éco. D’où la flambée du coût du risque. Celui-ci ne devrait pas revenir à la normale avant au moins 2022, estime le PDG de CIH Bank, cité dans L’Économiste. En fonction du rythme de redressement des secteurs, il faudrait attendre jusqu’à 2024.
Anticiper la reprise pour la prochaine Loi de Finances
Le sort de nombreux secteurs, notamment ceux qui sont dépendants de la demande extérieure, est lié à la reprise dans les principaux pays partenaires. Or, la récession pourrait être beaucoup plus sévère dans ces économies qu’au Maroc. C’est dans ce contexte que seront menées les discussions sur la prochaine Loi de Finances. Les propositions de la CGEM sont déjà sur la table et il faudra faire des concessions de part et d’autre pour aboutir à une Loi de Finances à même d’impulser un rebond solide de l’économie. Facile à dire. Mais plus compliqué à mettre en œuvre au regard de l’étroitesse des marges de manœuvre budgétaire.
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