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La pratique du « name and shame » en matière de délais de paiement est récente et ne concerne que le secteur public pour l’instant. Littéralement, ce terme anglo-saxon veut dire « nommer et couvrir de honte ». L’idée est d’afficher publiquement les délais de paiement des établissements et entreprises publiques (EEP) et de décourager les mauvais comportements. Parallèlement, leurs partenaires ou potentiels fournisseurs disposeront d’une information supplémentaire sur ces structures et prendront la décision d’entrer en affaires avec elles en connaissance de cause.
Le public fait des efforts
Pour sûr, l’affichage public des délais de paiement dans le secteur public a poussé certains établissements et entreprises à agir sur leur process pour se rapprocher un peu plus des exigences. Le délai moyen de paiement des EEP s’est établi à 42 jours à fin 2019 en baisse de 14 jours sur un an. Cette moyenne masque les situations individuelles. Pour l’instant Soread reste le bonnet d’âne du secteur public. L’entreprise règle ses fournisseurs en 370 jours. Entre juin et septembre 2019, ses délais fournisseurs ont augmenté de 43 jours. Idem pour l’ONEE qui a vu les mêmes délais se dégrader de 59 jours pour s’établir à 187 jours. En revanche Sonarges et l’INRA par exemple ont significativement baissé leurs délais, même s’ils demeurent supérieurs à 90 jours. Parmi les bons élèves, on retrouve la Caisse Centrale de Garantie (CCG), le Théâtre Mohammed V ou encore l’Agence urbaine de Skhirate-Temara. Ils affichent des délais moyens d’au plus 5 jours.
Le privé emboite le pas
Dans le secteur privé, la situation reste délicate pour les TPE. Elles sont payées en moyenne en 212 jours, rapporte L’Économiste. La même source qui relaye une enquête d’Inforisk affirme que les délais de paiement se sont établis à 113 jours pour les PME et 96 jours pour les grandes entreprises. La construction, les télécommunications et les services aux entreprises sont en tête des secteurs qui accusent du retard (200 jours). Afin de diminuer ce crédit, le gouvernement prévoit la mise en place d’amendes pour dissuader les mauvais payeurs. En même temps, il va réactiver les accords dérogatoires permettant dans certaines branches d’activité, en raison de leurs spécificités, d’appliquer des délais supérieurs à 90 jours. L’Économiste relève qu’une fois le dispositif de sanction sera opérationnel, 3 entreprises sur 4 seront passibles d’une amende, car 72% des entreprises n’honorent pas leurs factures dans les délais.
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