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Considéré comme l’un des meilleurs économistes au monde, grâce à son ouvrage Capital au 20e sièclevendu à plus de 2,5 millions d’exemplaires, Thomas Piketty était au Maroc en fin de semaine dernière afin de présenter son dernier livre Capital et idéologie. Un ouvrage «qui casse l’unanimisme autour de l’hypercapitalisme et jetteles bases d’un nouveau modèle économique plus égalitaire que nos décideurs gagneraient à s’en inspirer», estime Médias24. L’ouvrage a servi de fil conducteur pour trois conférences-débats, organisées en présence d’un parterre d’universitaires et de personnalités des mondes de la politique, de l’économie et des finances. L’économiste français en a profité pour rencontrer plusieurs membres de la Commission spéciale chargée du nouveau modèle de développement. «J’espère vivement que les réflexions engagées aujourd’hui au Maroc sur le modèle de développement débouchent sur des décisions courageuses», a-t-il souligné.
Piketty estime que les inégalités sont le fruit d’une construction idéologique qui les maintient dans la durée, à travers laquelle les dominants s’efforcent de légitimer et de perpétuer leur supériorité sur les dominés. Par ailleurs, Piketty défend l’idée que les inégalités sociales ne sont toutefois pas une fatalité, et ne s’estompent pas que par des changements dans la violence. Piketty prend pour exemple la Suède. Un modèle qui «paraît le plus emblématique et le plus parlant pour un pays comme le Maroc», rappelle Piketty. «Encore faut-il que le Maroc prenne des décisions courageuses».
Parmi ces décisions dont parle le célèbre économiste, l’impôt sur le patrimoine. Des mesures radicales parfois, notamment celle d’un impôt de 90% sur les hauts revenus. Un pourcentage qu’il dit prêt à payer sur ses gains de droit d’auteur, rapporte l’Économiste. Mais à travers son expérience, Piketty indique qu’il a constaté que les administrations se cachent derriére le secret fiscal. «La seule fois où la DGI avait publié les données sur la contribution des médecins du secteur libéral, elle s’était attirée la foudre de ces professionnels», rappelle l’Économiste.
Enfin, en réponse à la question de «s’il existe des pays qui se sont développés sans progressivité de l’impôt?», Piketty précise «Je n’en connais pas.Tous les pays européens en plus des États-Unis, du Japon et de la Corée du Sud ont introduit au cours de leur histoire des formes de progressivité importantes, qui ont permis de financer l’éducation, les systèmes de santé, l’infrastructure, de réduire les inégalités, et de s’inscrire dans des trajectoires de développement pérennes».
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