Temps de lecture : 5 minutes

Accueil / Monde / L’Iran entre le marteau et l’enclume

L’Iran entre le marteau et l’enclume

Temps de lecture : 5 minutes

Gros plan

Temps de lecture : 5 minutes

Après que l’Iran ait reconnu avoir abattu « par erreur » le Boeing d’Ukraine International Airlines, les cinq pays dont les citoyens sont morts lors de cet incident ont convenu de se réunir cette semaine à Londres. Lors de cette rencontre, prévue le jeudi 16 janvier, l’Ukraine, la Suède, l’Afghanistan et le Canada vont déterminer les éventuelles actions en justice que leurs nations vont adopter contre Téhéran. Cette réunion d’urgence intervient alors que la République Islamique fait face à une contestation populaire massive.

Temps de lecture : 5 minutes

L’Iran, qui a rejeté pendant plusieurs jours avoir provoqué le Crash de l’avion d’Ukraine International Airlines, a reconnu avoir abattu par erreur le Boeing qui transportait 176 personnes. Ce dimanche, lors d’une séance publique du Parlement iranien à Téhéran, le commandant en chef du Corps des Gardiens de la Révolution, Hossein Salami, a ainsi présenté officiellement ses excuses aux familles et nations en deuil. « Nous avons fait une erreur. Certains de nos compatriotes ont été martyrisés à cause de notre erreur, mais ce n’était pas intentionnel », a justifié Salami. « De toute ma vie, je n’ai jamais été aussi désolé que je le suis maintenant. Jamais », rapporte CNN. La même source indique que le président iranien, Hassan Rouhani, a affirmé que son pays « regrette profondément cette erreur désastreuse ».

La colère de la communauté internationale

Cependant, ni l’aveu de l’Iran ni les excuses des Gardiens de la Révolution n’ont réussi à calmer les protestations et l’indignation des pays étrangers. En effet, la pression internationalea redoublé exigeant que la République Islamique enquête davantage sur le crash et punisse les responsables. Dans ce sens, Reuters a rapporté que le Premier ministre canadien, Justin Trudeau, dont le pays a perdu 57 ressortissants lors de cet incident, a lancé : « le Canada n’aura pas de répit tant que nous n’aurons pas obtenu la reddition de comptes, la justice et la fin de l’impasse que les familles méritent ».

S’exprimant ce lundi en marge d’une visite officielle à Singapour, Vadym Prystaiko, le ministre ukrainien des Affaires étrangères, a quant à lui annoncé que les cinq nations, dont les citoyens sont morts lors du crash, se réuniront à Londres le jeudi 16 janvier pour discuter d’une éventuelle action en justicecontre l’Iran. Il a déploré que les explications de Téhéran, selon lesquelles l’avion de la compagnie Ukrainian International Airlines aurait été abattu alors qu’il volait près d’une base militaire iranienne sensible, étaient « absurdes », indique Euronews. Il a ajouté que Téhéran avait accepté de remettre les boîtes noires de l’avion à Kiev pour complément d’enquête. « Nous avons décidé decréer ce groupe de ministres des Affaires étrangères des nations en deuil. Le 16 janvier, nous nous réunirons en personne à Londres pour discuter des moyens, notamment juridiques, de faire le suivi de cette affaire etde les poursuivre (l’Iran) en justice », a-t-ilprécisé.

Contestation populaire massive en Iran

Selon le Nouvel Observateur, les protestations qui avaient commencé par des veillées de deuil pour les victimes de l’accident se sont rapidement transformées en manifestations antigouvernementales. Après que Téhéran ait confirmé sa responsabilité quant au crash de l’avion ukrainien, les Iraniens en colère ont envahi les rues du pays appelant àla démission du Guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei. Les militants qui scandaient ce lundi « Mort au dictateur », ou encore « Khamenei,ayez honte. Quittez le pays ! », ont été attaqué au gaz lacrymogène par les forces de l’ordre. Selon The Guardien, une foule réunie à l’université Shahid Beheshti à Téhéran criait : « Ils veulent nous faire croire que c’est l’Amérique, mais notre véritable ennemi, il est ici même ». Et d’ajouter, à l’adresse des Gardiens de la Révolution : « Vous êtes notre État islamique ».

De son côte, le président américain Donald Trump a écrit dans un tweet qu’il soutenait le peuple iranien, tout enfustigeant le gouvernement de la République Islamique.« Aux dirigeants iraniens : NE TUEZ PAS VOS MANIFESTANTS. Vous en avez déjà assassiné ou emprisonné des milliers, et le monde vous regarde. Plus important encore, les États-Unis vous regardent », a-t-il lancé en anglais puis en farsi.

Aujourd’hui, l’Iran se retrouve entre le marteau et l’enclume. Pointé du doigt par la communauté internationale qui l’accuse d’envenimer son conflit politico-nucléaire avec les États-Unis, le pays doit en outre faire face à la colère et au ras-le-bol de sa population. Sans oublier que le pays risque bientôtl’effondrement économique à cause des sanctions que lui impose le président américain.

Laissez-nous vos commentaires

Temps de lecture : 5 minutes

La newsletter qui vous briefe en 5 min

Chaque jour, recevez l’essentiel de l’information pour ne rien rater de l’actualité


Et sur nos réseaux sociaux :

Remaniement en France : le choix de la jeunesse, aubaine ou menace pour le Royaume ?

«Alors qu’il me faut présenter la démission de mon gouvernement, je voulais vous dire combien j’ai été passionnée par cette mission, guidée …

Guerre à Gaza : les Palestiniens dans le «triangle de la mort»

Alors que la guerre approche du cap des 100 jours, l’agence des Nations Unies affirme que les problèmes de santé augmentent à Gaza. Au total…

Ces personnalités mêlées à l’affaire Epstein

Mercredi soir, 40 documents judiciaires précédemment scellés issus d’un procès impliquant Jeffrey Epstein ont été publiés. Ceux-ci mentionne…

Proche-Orient : le conflit durera-t-il même après la mort du numéro deux du Hamas ?

Une frappe de drone attribuée à Israël dans la banlieue sud de Beyrouth a tué mardi un haut responsable du Hamas, Saleh al-Arouri. Le chef a…

Le Conseil de sécurité de l’ONU, cette instance convoitée par les diplomaties

Lundi 1er janvier 2024, cinq nouveaux membres non permanents ont rejoint le Conseil de sécurité de l’ONU, le premier organisme chargé du mai…

Escalade de la guerre au Proche-Orient : le compte-rebours a-t-il commencé ?

Nous sommes au 81ᵉ jour de la guerre. Les autorités palestiniennes ont signalé que 250 personnes avaient été tuées lors de vagues de bombard…

France : la terre d’accueil n’est plus

Le Parlement français a approuvé mardi 19 décembre la loi sur l'immigration, un texte soutenu par le Rassemblement national (RN), suscitant …

Guerre à Gaza : 76ᵉ jour d’horreur

Les bombardements se poursuivent jour et nuit dans la bande côtière de Gaza. Israël affirme avoir frappé plus de 200 cibles lors de son offe…

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire