Le poète et politicien marocain Salah El-Ouadie a réagi à la récente déclaration controversée du ministre de l’Agriculture et de la Pêche Aziz Akhannouch. Lors d’une réunion du parti Rassemblement National des Indépendants (RNI) à Milan, Akhannouch a déclaré qu’il fallait « rééduquer les Marocains ». « Celui qui croit qu’il peut venir insulter les institutions du pays n’a pas sa place au Maroc. Qui veut [vivre] au Maroc doit respecter sa devise et sa démocratie. Les insultes ne nous feront pas avancer. Et excusez-moi, mais ce n’est pas la justice qui doit faire ce travail. […] Nous devons rééduquer les Marocains qui manquent d’éducation », a-t-il lancé.
Cette intervention a provoqué l’indignation de citoyens et de personnalités publiques, notamment celle d’El-Ouadie. Ce mardi 10 décembre, ce dernier a publié un article critiquant Akhannouch intitulé « la personne qui a besoin d’être éduquée et celle qui a pillé sans scrupule 17 milliards ». Le poète a expliqué par la suite la différence entre « l’éducation » et « la discipline ». Il a soutenu que l’éducation est un « mot qui exprime une action positive » alors que le mot discipline est « provocateur, effrayant, menaçant et violent ». Le poète estime que de tels proposn’auraient jamais dû être avancés surtout que l’État vise à bâtir une démocratie et à garantir l’égalité et la stabilité politique du pays. « Quand un politicien prononce un tel mot [discipline], aussi élégant soit-il, cela nous ramène à une autre époque et à un autre règne », a-t-il déclaré, faisant référence à l’époque du défunt monarque Hassan II. Notons que le poète a été prisonnier politique pendant les « années de plomb », qui se sont étendues des années 1970 jusqu’à 1999. Cette période a été marquée par une violence et une répression des opposants politiques et des activistes démocrates.