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C’est inimaginable, mais des banques paient des clients pour emprunter. Récemment, la banque danoise Jyske Bank a accordé un prêt immobilier sur 10 ans à un taux d’intérêt fixe de -0,5%.
Un politique monétaire de relance en Europe
Pour relancer la croissance dans la zone euro, la Banque centrale européenne (BCE) mène une politique monétaire ultra accommodante, ce qui a conduit à une baisse significative des taux de référence, certains étant même négatifs. L’idée est de stimuler la demande de crédit et aussi de pousser les banques à financer davantage l’économie. Les taux négatifs de la BCE les dissuadent d’y placer leur argent. Par ailleurs, les incertitudes autour de la croissance mondiale (guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine, Brexit, tensions géopolitiques…) poussent les investisseurs à s’orienter vers les actifs sûrs comme l’or ou les obligations d’Etat les mieux notées (Allemagne, France par exemple). Cet intérêt réduit le coût d’emprunt pour ces Etats. Or, les taux d’intérêts des obligations servent de référence à la détermination des taux immobiliers. L’amélioration des conditions de financement des Etats profite donc aux emprunteurs (entreprises et particuliers).
Des taux fixes négatifs exceptionnels et sélectifs
Si les taux d’intérêts sont historiquement bas, il est étonnant que certaines banques s’engagent sur des crédits immobiliers sur des durées longues à des taux fixes négatifs. Elles peuvent le faire dans un contexte de marché ultra concurrentiel lorsque le crédit immobilier sert de produit d’appel pour essayer de gagner une clientèle de qualité. Il faut donc posséder un dossier d’emprunt béton, sans risque, et présenter un profil d’emprunteur intéressant pour la banque (gros revenus fixes, patrimoine, placements…). Même si le contexte est très favorable pour les emprunteurs, tout le monde ne peut pas profiter des taux négatifs. En France par exemple, la législation ne permet pas les taux négatifs puisque l’emprunteur est tenu de restituer le capital emprunté. Au mieux, on sera à 0%, ce qui reste toujours exceptionnel!
Au Maroc, il ne faut pas rêver
L’année dernière il fallait compter en moyenne 4,93% pour décrocher un prêt immobilier. Ces conditions sont très avantageuses. Sous l’impulsion de Bank Al-Maghrib et du renforcement de la concurrence, les taux d’intérêt sont sur une tendance baissière. Mais, les voir baisser dans les mêmes proportions qu’en Europe est peu probable. Le besoin de dynamiser la croissance est le même, mais, les situations ne sont pas les mêmes. En même temps, la politique monétaire ne peut pas être la seule réponse pour sortir de la morosité. Par ailleurs, l’environnement de taux bas est une bonne nouvelle pour les emprunteurs, en revanche, il pénalise les épargnants.
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