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Emploi au Maroc : entre baisse de chômage et recours à l’entrepreneuriat

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Les dernières données publiées par le Haut-Commissariat au plan (HCP) relatives à l’emploi montrent une légère baisse du taux de chômage. Passée de 12,5% à 12,1%, au cours du premier trimestre de l’année 2022, cette légère baisse intervient en faveur de la dynamique observée depuis plus de neuf mois dans la majorité des secteurs productifs. Ainsi, plusieurs secteurs ont créé des emplois, notamment 85.000 postes au niveau des services, 29.000 pour le Bâtiment et travaux publics (BTP) et 13.000 pour l’industrie. Toutefois, le secteur de l’agriculture, forêt et pêche a perdu 183.000 emplois.

Aujourd’hui, l’accès au marché de l’emploi n’est plus limité aux secteurs public ou privé. Au Maroc, la stratégie gouvernementale pour booster l’écosystème de l’entrepreneuriat encourage les porteurs de projets à se lancer dans ce défi. La promotion de l’entrepreneuriat a été donc mise au cœur du Nouveau modèle de développement (NMD). Outre les nouvelles recommandations du NMD, plusieurs initiatives ont été prises pour soutenir l’entrepreneuriat dans le pays.

La facilitation des démarches administratives et l’accès au financement sont devenus un axe majeur du plan de relance de l’économie nationale. Que ce soit auprès des banques, via les programmes gouvernementaux ou des emprunts, les sources de financement ne représentent plus un blocage pour les personnes intéressées. Il faut rappeler également que la majorité des études montrent que les sociétés entrepreneuriales sont celles qui créent le plus de richesse et de valeur.

Entrepreneuriat : le refuge des idées innovantes

Pour appuyer les jeunes porteurs de projets et consolider l’économie nationale, le gouvernement a adopté plusieurs dispositifs pour encourager l’entrepreneuriat. Selon le rapport « Global entreprenership monitoring » de 2018, plus de 100.000 entreprises ont été créées entre 2017-2019, et plus de 58.000 en 2021. Soit un chiffre record ! Pour les programmes de financement, les facilités mises en place, attirent de plus en plus les porteurs d’idées.

À titre d’exemple, Intelaka est un programme qui offre une nouvelle génération de produits de garantie et de financement à destination des porteurs de projets, des autoentrepreneurs et des très petites entreprises (TPE). Il s’articule autour de trois axes majeurs, notamment le financement de l’entrepreneuriat, la coordination des actions d’appui et l’accompagnement. À l’instar d’Intilaka, le programme Forsa vise à réaliser 10.000 projets d’ici la fin de 2022. Doté d’un budget pour cette année de 1,25 milliard de DH (MMDH), ce programme offre un financement allant jusqu’à 100.000 DH, dont une subvention de 10.000 DH. De plus, ce dispositif d’accompagnement comprend une formation en e-learning pour l’ensemble des projets retenus, suivie d’une incubation de 2,5 mois au profit des projets les plus innovants.

Un autre programme de développement, de formation et d’accompagnement a été également lancé à cet égard. 1.000 Fikra vise à convertir 1.000 idées en 1.000 entreprises. L’accès est ouvert à tous les Marocains, sans conditions liées aux niveaux d’étude, expérience ou diplôme. Concernant le financement, le programme offre un budget qui s’élève à 200.000 DH, sous forme d’une subvention ou d’un prêt d’honneur.

Pour cette forte redynamisation du secteur de l’emploi, Tawhid Chtioui, président du groupe ISGA et expert dans le domaine de l’enseignement supérieur et de la formation, nous explique que «les générations d’aujourd’hui, entrepreneurs de la technologie et du web, le modèle traditionnel du CDI, la relation de subordination avec un employeur, ne les attirent pas. Ils gagnent même plus en travaillant en freelance tout en continuant leur progression et leur apprentissage grâce à la diversité des missions et des contextes».

Selon l’enquête publiée par l’ISGA sur les offres de l’emploi au Maroc, les freelancers représentent plus de 30% de la main-d’œuvre mondiale en 2020. L’expert souligne que «ce mouvement est irréversible et devrait pousser les entreprises à repenser l’organisation du travail, les modes de management et les relations avec leurs salariés au risque de voir disparaitre complètement le statut de salarié… (Aux États-Unis, 99% des créations d’emploi de 2000 à 2011 ont été le résultat de la progression du travail indépendant, ce qui conduit certains éditorialistes américains à parler d’une « Freelance Nation »».

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