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La flambée des prix des carburants ne cesse de perturber le marché national. Confrontés à la hausse des prix des hydrocarbures et des charges liées au coût du stockage et du transport, les propriétaires des stations-services sont montés au créneau, en revendiquant des mesures de soutien de la part du gouvernement.
La Fédération nationale des propriétaires, commerçants et gérants de stations-service au Maroc (FNPCGS)vient de publier un communiqué dans lequel elle a tiré la sonnette d’alarme sur l’impact de la hausse des prix constatée actuellement sur la compétitivité des stations de services.
Faute d’une réponse de l’exécutif, les propriétaires des stations-services se sont déclarés prêts à recourir à la grève. «La Fédération nationale des propriétaires, commerçants et gérants des stations-service appelle toutes les associations régionales, installées sur tout le territoire national, ainsi que tous ses membres à se préparer à une grève nationale au cas où le gouvernement continuerait à nous exclure de tout dialogue (…)», relève le communiqué.
Dans ce sens, Fedwa Ahmar Legroun, coordinatrice de la Fédération nationale des propriétaires, commerçants et gérants des stations-service au Maroc (FNPCGS), affirme, dans une interview accordée à Lebrief.ma que «devant le danger qui guette le secteur à cause des hausses sans précédent des prix des carburants et le mutisme inexpliqué des autorités compétentes, la Fédération se prépare, à contre cœur, à entamer une grève via la mobilisation de plus de 70% des stations sur le territoire national».
Dénonciation de la politique de la sourde oreille
Dans ce communiqué aux allures d’une lettre de protestation, la Fédération a appelé le ministère de tutelle qui n’est autre que celui de la Transition énergétique et du Développement durable, à intervenir et sortir de son silence.
«La fédération appelle le gouvernement à la table des négociations afin de trouver des solutions aux problèmes du secteur, mais aussi pour revoir les dispositions du Code des hydrocarbures», lit-on dans le communiqué.
Un silence qui semble agacer les professionnels qui n’ont pas manqué de le souligner dans le document. Sur ce point, la Fédération a rappelé qu’elle a sollicité la ministre Leila Benali pour une réunion avec les propriétaires et les gérants des stations de service afin de faire le point sur la situation actuelle. Jusqu’à présent, aucune réunion n’a eu lieu, a rappelé le communiqué.
A cet égard, notre intervenante souligne que «la Fédération a appelé à maintes reprises, le ministère de tutelle à ouvrir le dialogue pour étudier ensemble les issues possibles et trouver des résolutions aux zones sombres du secteur , mais en vain».
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Le Conseil de la Concurrence appelé à la rescousse
Ne cachant pas sa volonté de faire appel à l’ensemble des départements ministériels concernés, la Fédération a fait part de sa volonté de saisir également le Conseil de la Concurrence afin de «garantir la protection de ses adhérents, et de préserver le pouvoir d’achat des citoyens».
«La Fédération fait appel au Conseil de la Concurrence pour rationaliser le secteur qui, faute de textes d’application de la loi des hydrocarbures, des pratiques peu conventionnelles voire anti concurrentielles se sont développées et pèsent lourdement sur la rentabilité des stations; anarchisant ainsi tout un pan de l’économie nationale», déplore notre intervenante.
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Revendications des professionnels du secteur
Afin de sortir de la crise actuelle, les professionnels ont annoncé une série de doléances à savoir des exonérations fiscales. Ces derniers exigent une exemption de la cotisation minimale applicable au chiffre d’affaires. En effet, «le secteur d’activité subit une injustice fiscale depuis l’instauration de ladite taxe», fait observer notre intervenante.
Dans ce sens, la FNPCGS explique que «l’augmentation vertigineuse du chiffre d’affaires du fait de la flambée du prix des carburants ne reflète aucunement la réalité des bénéfices des propriétaires de stations-services étant donné que les marges réalisées sont fixes quel que soit le prix de vente aux consommateurs».
A noter que la cotisation minimale est un minimum d’impôt qu’une station, personne physique ou morale soit elle, devrait acquitter au titre d’un exercice quelque soit le résultat (bénéficière ou déficitaire).
Sachant que les prix du carburant ont pratiquement doublé en moins d’un an, «cette situation vient influer négativement sur la trésorerie des stations services», note la coordinatrice. Pire encore, «de grandes menaces planent sur leur pérennité». Et pour cause, malgré la crise actuelle, «elles sont tenues de supporter une charge fiscale supplémentaire nonobstant un exercice à résultat négatif».
Et quand bien même les stations-service dégagent un exercice à résultat positif, ladite taxe est «toujours de nature à fragiliser leur trésorerie du moment que sa base de calcul est le chiffre d’affaire». Alors comme sus indiqué, «l’augmentation de ce dernier ne peut être conçue comme une prospérité de business», explique notre intervenante.
Nous réclamons également «l’ouverture des canaux de communication et l’activation de la commission mixte pour s’atteler sur les textes d’application de la loi des hydrocarbures promulguée en 2016 et les mettre en vigueur afin de rationaliser, promouvoir et redimensionner les liaisons entre tous les acteurs de la chaine pétrolière», insiste la coordinatrice de la FNPCGS.
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Près de 15 dirhams le litre
Rappelons que les prix du diesel et de l’essence sans plomb ont atteint des niveaux sans précédent (près de 15 dirhams le litre). Cette hausse vertigineuse est imputable à la flambée des cours du baril de pétrole pendant le mois de mars.
«Cette situation qui n’a pas tardé de fragiliser la trésorerie de la station, s’annonce préjudiciable à un nombre considérable de gérants qui ne parviennent guère au seuil de rentabilité. Les banqueroutes s’annoncent d’ores et déjà», relève la coordinatrice de la Fédération.
Le prix du baril a baissé légèrement en avril en reculant à 99 dollars alors qu’il a culminé à 113 dollars au début du mois de mars. Si cette tendance régressive se confirmera dans les semaines qui viennent, il est possible que les prix des carburants baissent à leur tour, mais il faut du temps puisqu’il faut écouler les stocks achetés au prix du mois de mars. Afin d’atténuer l’ampleur de cette hausse sur le pouvoir d’achat des citoyens, le gouvernement a déboursé une aide financière exceptionnelle au profit des professionnels du transport afin de stabiliser les prix de transport de marchandises et des personnes.
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