Temps de lecture : 5 minutes

Accueil / Monde / Crise algérienne : origine et perspectives

Crise algérienne : origine et perspectives

Temps de lecture : 5 minutes

Gros plan

Temps de lecture : 5 minutes

Ce vendredi 12 juillet, des dizaines de milliers de militants sont encore une fois attendues dans les rues d’Algérie. Depuis février dernier, la contestation populaire a réussi le 2 avril 2019 à renverser le président Abdelaziz Bouteflika.

Temps de lecture : 5 minutes

La mobilisation des Algériens se poursuit encore et ne se contente plus de la démission de Bouteflika ni des arrestations des hommes d’affaires, des ex-ministres et des généraux qui sont restés fidèles au président déchu.

Vendredi dernier, les manifestants ont catégoriquement refusé l’«?instance de dialogue?» proposée par le président par intérim, Abdelkader Bensalah, après le report de la présidentielle prévue le 4juillet. Ils exigent le départ de tout le «?régime », qui se compose d’une alliance entre le FLN et les militaires qui dirigent le paysdepuis l’indépendance de 1962.

Les foudres des citoyens s’abattent désormais surle général Ahmed Gaïd Salah, chef de l’armée accusé d’orchestrer la transition pour la manipuler en sa faveur.

Le mouvement populaire

Depuis le 22février, les Algériens descendent dans les rues de leur pays réclamantla destitutiondu «?régime militaire » et le rétablissement de la démocratie. Cette colère a été provoquée par la présentation du président Abdelaziz Bouteflika à un 5e mandat. Le peuple a usé d’une armeà la fois simple et efficace : la lutte pacifique.

Les manifestants ont rejeté les porte-parole autoproclamés, qui ont tentédeles amadouer surles réseaux sociaux.

Malgré ses nombreuses tentatives, le général Gaïd Salah n’a pas réussi à diviser ni à contrôler le mouvement protestataire. Il a interdit le drapeau berbère dans les défilés le 18 juin dernier. Les manifestants ontrépondu en scandant : «?Kabyles, Arabes, frères?».

Cesdix derniers jours, la répression a connu une escalade vertigineuse. Une quarantaine de manifestants ont été arrêtés à Alger et inculpés pour «?atteinte à l’unité nationale?».

Les solutions proposées

Pour l’organisation d’une présidentielle «?dans les plus brefs délais?», les islamistes modérés, les anciens ministres et les micro-partis proches du pouvoir se sont ralliés, le samedi 6 juillet, pour mettre en placel’éventuelle feuille de routemilitaire à suivre.

La direction de l’Assemblée nationale a ainsi été offerte, ce mercredi, à Slimane Chenine, chef d’un parti islamiste. Maiscette nominationest boycottée par les poids lourds politiques et rejetée par le mouvement populaire.

En effet, le pôle démocratique, soutenu par les partis historiques d’opposition (FFS, RCD et PT),propose une période de transition et l’élection d’une assemblée avant la présidentielle.

Toutefois,les représentants de ce pôlepeinent à prendre la tête du mouvement populaire et sont dans la ligne de mire de l’armée.

Où en est lacrise algérienne aujourd’hui ?

Initiateurs de la contestation etsoutenus par la majorité parce qu’ils sont «?apolitiques?», les étudiants et les avocats sont aujourd’hui les principaux dirigeants de la lutte pour un «?État civil et non militaire?».

Les magistrats, qui avaient refusé en mars dernier de condamner des manifestants ou de superviser la présidentielle, se sont également ralliés à leur cause.

Alors que le mandat du chef d’État par intérim, Ahmed Bensalalh,successeur deBouteflika, est arrivé à terme, un vide juridique est en train de se développer dans le pays. Un vide qui fait face à une hiérarchie militaire plus désespérée que jamais à garder le pouvoirainsi qu’à des millions de manifestants frustrés et en colère. Le champ politique algérien ne dispose plus d’intermédiaires ni de partis politiques représentatifs crédibles susceptibles de négocier un compromis acceptable.

Laissez-nous vos commentaires

Temps de lecture : 5 minutes

La newsletter qui vous briefe en 5 min

Chaque jour, recevez l’essentiel de l’information pour ne rien rater de l’actualité


Et sur nos réseaux sociaux :

Remaniement en France : le choix de la jeunesse, aubaine ou menace pour le Royaume ?

«Alors qu’il me faut présenter la démission de mon gouvernement, je voulais vous dire combien j’ai été passionnée par cette mission, guidée …

Guerre à Gaza : les Palestiniens dans le «triangle de la mort»

Alors que la guerre approche du cap des 100 jours, l’agence des Nations Unies affirme que les problèmes de santé augmentent à Gaza. Au total…

Ces personnalités mêlées à l’affaire Epstein

Mercredi soir, 40 documents judiciaires précédemment scellés issus d’un procès impliquant Jeffrey Epstein ont été publiés. Ceux-ci mentionne…

Proche-Orient : le conflit durera-t-il même après la mort du numéro deux du Hamas ?

Une frappe de drone attribuée à Israël dans la banlieue sud de Beyrouth a tué mardi un haut responsable du Hamas, Saleh al-Arouri. Le chef a…

Le Conseil de sécurité de l’ONU, cette instance convoitée par les diplomaties

Lundi 1er janvier 2024, cinq nouveaux membres non permanents ont rejoint le Conseil de sécurité de l’ONU, le premier organisme chargé du mai…

Escalade de la guerre au Proche-Orient : le compte-rebours a-t-il commencé ?

Nous sommes au 81ᵉ jour de la guerre. Les autorités palestiniennes ont signalé que 250 personnes avaient été tuées lors de vagues de bombard…

France : la terre d’accueil n’est plus

Le Parlement français a approuvé mardi 19 décembre la loi sur l'immigration, un texte soutenu par le Rassemblement national (RN), suscitant …

Guerre à Gaza : 76ᵉ jour d’horreur

Les bombardements se poursuivent jour et nuit dans la bande côtière de Gaza. Israël affirme avoir frappé plus de 200 cibles lors de son offe…

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire