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Un double attentat suicide a secoué la capitale tunisienne jeudi, alors même que le pays était plongé dans l’incertitude avec l’hospitalisation du président Beji Caid Essebsi, jugé « gravement malade ».
Le groupe de l’État islamique a revendiqué les attaques, affirmant que les « deux kamikazes » étaient ses « guerriers », selon SITE Intelligence Group, un observateur basé aux États-Unis.
La violence a ravivé les inquiétudes quant à la stabilité de l’État nord-africain, qui est considéré comme une rare réussite démocratique après le printemps arabe de 2011, mais qui a été depuis proie à plusieurs attaques islamistes.
Les attentats de ce jeudi — le premier sur une avenue centrale et l’autre près d’une base de sécurité — ont tué un policier et blessé au moins huit personnes, dont plusieurs civils, selon le ministère de l’Intérieur.
Un correspondant de l’AFP a repéré des morceaux de corps éparpillés sur la route autour d’une voiture de police après la première attaque, qui a eu lieu sur Habib Bourguiba, un boulevard central près de l’ancienne cité.
Le ministère de l’Intérieur a déclaré qu’un policier est mort des suites de ses blessures après cette explosion, tandis qu’un autre policier et trois civils ont été blessés.
« C’était un attentat suicide », a déclaré à l’AFP Sofiene Zaag, porte-parole du ministère de l’Intérieur.
Une demi-heure plus tard, la deuxième attaque a visé une base de la garde nationale, la police judiciaire et la branche antiterroriste de la capitale.
« Un individu s’est fait exploser à l’extérieur de la porte arrière » de la base, blessant quatre membres du personnel de sécurité, a dit Zaag, ajoutant que les deux assaillants étaient des hommes.
Les ambulances et les véhicules des services d’urgence sont rapidement arrivés sur les lieux, alors que les forces de sécurité éloignaient les passants des lieux du drame.
Des morceaux de corps gisaient sur le trottoir près du véhicule de police visé, dont la tête et les pieds du poseur de bombe.
L’état critique de la santé du président Essebsi
Quelques heures à peine après la nouvelle des attentats, la présidence a annoncé qu’Essebsi «a été gravement malade et transféré à l’hôpital militaire de TunDaech ».
Firas Guefrech, conseiller principal, a déclaré que le leader de 92 ans était dans un « état critique » et dans un tweet ultérieur, il a ajouté que Essebsi était « stable », incitant tous ses partisans à prier pour sa guérison.
Le fils du président, Hafedh Caid Essebsi, a déclaré jeudi soir que la condition de son père s’était « améliorée » tard le soir.
Les touristes rassurés
Les unités de protection civile et la police se sont rapidement déployées sur l’avenue Habib Bourguiba, où se trouve le ministère de l’Intérieur.
Le ministre du Tourisme, René Trabelsi, a déclaré que les sites touristiques restaient ouverts et que le gouvernement était confiant pour le reste de la saison touristique.
Le tourisme représente 14 % de l’économie tunisienne et le secteur a été durement touché par les attaques fréquentes des militants islamistes par le passé.
Les élections prochaines
Sofiene Sliti, porte-parole des procureurs anti-terroristes, a déclaré que les kamikazes portaient des vestes explosives.
Les attentats jumeaux ont également coïncidé avec les élections présidentielles et législatives, prévues en octobre et novembre prochains.
En avril dernier, Essebsi a déclaré qu’il n’avait pas l’intention de se présenter pour une réélection afin de céder la place à un candidat plus jeune.
Cet homme politique vétéran a été le conseiller de Habib Bourguiba, le père de l’indépendance de la Tunisie, où il a occupé un certain nombre de postes politiques.
Tunisie ciblée par des attaques islamistes fréquentes
La Tunisie, berceau des soulèvements du printemps arabe, a été frappée par des attaques islamistes répétées depuis le renversement de Ben Ali.
Le 29 octobre 2018, une diplômée au chômage s’est fait exploser près d’une voiture de police sur l’avenue Habib Bourguiba, se tuant et blessant 26 personnes, principalement des policiers, avait rapporté le ministère de l’Intérieur.
Les autorités tunisiennes ont déclaré qu’elle avait prêté serment d’allégeance à l’État islamique.
En mars 2015, des djihadistes armés ont tué 21 touristes et un policier au Musée national du Bardo à Tunis.
En juin de la même année, 30 Britanniques faisaient partie des 38 vacanciers étrangers tués dans une attaque à la grenade et au fusil sur une station balnéaire près de la ville tunisienne de Sousse.
Puis, en novembre 2015, un attentat-suicide à la bombe perpétré contre un autobus transportant la garde présidentielle a fait 12 morts, dans un attentat revendiqué par Daech.
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