Temps de lecture : 7 minutes

Accueil / Politique / Relations maroco-israéliennes : le Cabinet royal recadre le PJD

Relations maroco-israéliennes : le Cabinet royal recadre le PJD

Temps de lecture : 7 minutes

Gros plan

Temps de lecture : 7 minutes

Après les récentes critiques émises par le Parti de la justice et du développement (PJD) sur le rétablissement des relations maroco-israéliennes, un communiqué du Cabinet royal vient apporter plusieurs précisions sur la position du Royaume vis-à-vis de la question palestinienne et la politique extérieure. Le Palais royal estime également que la sortie du PJD contient des dépassements irresponsables et des approximations dangereuses.

Temps de lecture : 7 minutes

Le Cabinet royal a réagi, ce lundi 13 mars, au récent communiqué du Parti de la justice et du développement (PJD) qui évoque les relations entre le Maroc et Israël, en lien avec la dernière escalade du conflit israélo-palestinien.

«Le secrétariat général du PJD a récemment publié une déclaration contenant des dépassements irresponsables et des approximations dangereuses, concernant les relations entre le Royaume du Maroc et l’Etat d’Israël, en lien avec les derniers développements dans les territoires palestiniens occupés», indique le Cabinet royal dans un communiqué.

La position du Maroc envers la question palestinienne, poursuit la même source, «est irréversible, et elle constitue l’une des priorités de la politique étrangère de Sa Majesté Le Roi, Amir Al-Mouminine et Président du Comité Al-Qods, Qui la place au même rang de l’intégrité territoriale du Royaume». «Il s’agit d’une position de principe constante du Maroc, qui ne saurait être soumise aux surenchères politiciennes et aux campagnes électorales étriquées», indique-t-on de même source.

En outre, le communiqué rappelle que la politique extérieure du Royaume est une prérogative royale, en vertu de la Constitution, que le Souverain exerce conformément aux constantes nationales et aux intérêts suprêmes de la patrie, et à leur tête la question de l’intégrité territoriale.

De même, le Cabinet royal souligne que les relations internationales du Royaume «ne peuvent être l’objet de chantage de la part de quiconque et pour quelque considération que ce soit, particulièrement dans ce contexte mondial complexe. L’instrumentalisation de la politique extérieure du Royaume dans un agenda partisan interne constitue ainsi un précédent dangereux et inacceptable».

Par ailleurs, il tient à souligner que la reprise des relations entre le Maroc et Israël «a été effectuée dans des circonstances et dans un contexte que tout le monde connait. Elle est encadrée par le communiqué du Cabinet Royal du 10 décembre 2020 et celui publié le même jour à la suite de la communication téléphonique entre Sa Majesté Le Roi et le Président palestinien, ainsi que par la Déclaration Tripartite du 22 décembre 2020, signée devant le Souverain».

Et de conclure que «les forces vives de la nation, les partis politiques, ainsi que certaines personnalités de premier plan, de même que certaines instances associatives militant pour la question palestinienne, avaient alors été informés de cette décision, pour laquelle ils avaient exprimé leur adhésion et leur engagement».

Lire aussi : Maroc-Palestine : signature d’un MoU pour créer un Conseil d’affaires

Benkirane interdit aux PJDistes tout commentaire

 Recadré par le Cabinet royal, le secrétaire général du PJD, Abdelilah Benkirane, a intimé aux membres et aux dirigeants du secrétariat général du parti de s’abstenir de tout commentaire sur la question. Il leur a également ordonné de ne faire aucune déclaration à ce sujet, jusqu’à la réunion du secrétariat général pour en discuter.

Changement de discours

Ce rappel à l’ordre intervient suite à la publication par le PJD, le 4 mars dernier, d’un communiqué dans lequel il a exprimé sa «désapprobation» des récentes «prises de position du ministre des Affaires étrangères». Le Parti a reproché au chef de la diplomatie de «défendre l’entité sioniste dans certaines réunions africaines et européennes, à un moment où l’occupation israélienne poursuit son agression criminelle contre nos frères palestiniens».

Le parti dirigé par Abdelilah Benkirane a ajouté que «le secrétariat général rappelle la position nationale qui considère que la cause palestinienne est au même niveau que notre cause nationale, et que le devoir juridique, historique et humanitaire exige de redoubler d’efforts dans cette étape délicate de la défense de la Palestine et d’Al Qods face à la l’escalade des provocations et des comportements agressifs des sionistes et à condamner le terrorisme sioniste qui ne s’arrête pas».

Rappelons que l’ancien chef du gouvernement et ex-secrétaire général du PJD, Saad-Eddine El Othmani avait signé, le 22 décembre 2020 à Rabat, en présence du Roi, la Déclaration tripartite entre le Maroc, Israël et les États-Unis. Une signature que Benkirane avait louée, affirmant que «la seule position est de soutenir la position royale».

«Être dans l’exécutif signifie que l’on fait partie de l’État. C’est la lecture qu’il faut faire des évènements», avait-il soutenu. Néanmoins, depuis novembre 2021 et après s’être placé dans l’opposition, le parti de la lampe a commencé à critiquer la normalisation avec Israël.

Lire aussi : Conférence Al-Qods 2023 : appel à une action commune pour protéger le peuple palestinien

Le résultat d’un processus participatif

Contacté par LeBrief, Hicham Berjaoui, professeur de droit international à l’Université Mohammed V de Rabat, a souligné qu’«il y a lieu, de prime abord, de préciser que la définition et la conduite de la politique étrangère marocaine relève du domaine réservé du Roi. C’est, d’ailleurs, ce que consacrent la Constitution et l’exercice du pouvoir politique depuis le recouvrement de l’Indépendance».

De plus, a-t-il poursuivi, «l’ex-chef du gouvernement, qui était le SG du PJD, a signé la déclaration tripartite Maroc-USA-Israël ayant permis de reprendre les relations diplomatiques maroco-israéliennes et d’assurer à notre cause nationale le soutien de la super-puissance américaine».

Aussi, «il importe de rappeler que la signature de l’accord précité est le résultat d’un processus participatif ayant impliqué l’ensemble des acteurs politiques marocains et même les représentants de l’autorité palestinienne», a-t-il ajouté.

«Et dans le communiqué ayant suivi la conclusion de l’accord en question, le Cabinet royal a pris le soin de mentionner que la reprise des rapports diplomatiques avec Israël ne s’est pas faite aux dépends du soutien indéfectible que le Roi accorde aux droits légitimes des palestiniens et dont il est, en sa qualité de commandeur des croyants et de président du Comité Al Qods, le garant», a-t-il insisté.

Laissez-nous vos commentaires

Temps de lecture : 7 minutes

La newsletter qui vous briefe en 5 min

Chaque jour, recevez l’essentiel de l’information pour ne rien rater de l’actualité


Et sur nos réseaux sociaux :

Relations maroco-israéliennes

Benmoussa : quelles stratégies pour mieux gérer le temps scolaire ?

Lors de la séance de questions orales d’hier à la Chambre des représentants, Chakib Benmoussa, ministre de l’Éducation nationale, du Préscol…
Relations maroco-israéliennes

Ressources en eau : Nizar Baraka révèle une chute alarmante

Nizar Baraka, ministre de l’Équipement et de l’Eau, a révélé une baisse des ressources en eau. Alors que les chiffres en septembre s’élevaie…
Relations maroco-israéliennes

Rétrospective 2023 : une année de réorientation politique

Sous la conduite du roi Mohammed VI, le Maroc s’est engagé résolument dans une refonte majeure des piliers de son État social. Cette initiat…
Relations maroco-israéliennes

Disparités territoriales et sociales : Akhannouch révèle des progrès

Le Maroc a franchi une étape majeure avec son Programme de réduction des disparités territoriales et sociales. S’étendant de 2017 à 2023 et …
Relations maroco-israéliennes

Statut unifié : l’aube d’une nouvelle ère pour les enseignants

La réforme du statut des enseignants entame un tournant décisif. La Commission ministérielle chargée des problématiques liées au statut des …
Relations maroco-israéliennes

Crise des enseignants : persistance de la grève malgré les initiatives du gouvernement

Malgré l’accord historique conclu le 10 décembre dernier, la persistance de la grève des enseignants demeure un sujet brûlant. Une nouvelle …
Relations maroco-israéliennes

Relations Maroc-Espagne : solidité, force et confiance

Le chef de la diplomatie espagnole a entamé sa visite de travail au Maroc par une rencontre avec le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch. C…
Relations maroco-israéliennes

Crise des enseignants : l’augmentation des salaires ne suffit pas

Le suspense était à son comble au cours du week-end dernier alors que les négociations cruciales entre les syndicats d’enseignants et le gou…

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire