UMOA : les établissements de monnaie électronique progressent mais restent déficitaires

Les établissements de monnaie électronique (EME) de l’Union monétaire ouest-africaine (UMOA) affichent une progression soutenue de leurs activités, portée par une forte augmentation de leurs revenus au cours des trois dernières années. Selon le rapport annuel 2024 de la Commission bancaire de l’UMOA, le chiffre d’affaires des EME a continué sa croissance, passant de 172,9 milliards FCFA en 2022 à 248,839 milliards FCFA en 2023, puis à 291,279 milliards FCFA en 2024. Cette évolution résulte principalement de l’augmentation du nombre de transactions, particulièrement en Côte d’Ivoire (36,2% du marché), au Bénin (21,7%) et au Mali (22,6%).
Un déficit persistant malgré la croissance
Malgré cette dynamique, les EME peinent encore à atteindre la rentabilité. Pour la troisième année consécutive, elles restent déficitaires, avec un résultat net provisoire de 17,3 milliards FCFA en 2024, en amélioration par rapport aux pertes de 21,1 milliards en 2023 et 32,8 milliards en 2022. Le déficit est concentré sur quatre établissements représentant 34,7% des encours de monnaie électronique.
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Au 31 décembre 2024, l’UMOA comptait 14 EME agréés, contre 17 l’année précédente. Cette baisse s’explique par le retrait des agréments de trois structures basées en Côte d’Ivoire : la Compagnie financière de paiements (CFP), Small World Financial Services Africa (SWFSA) et Africa Digital Finance (ADF). La répartition géographique des EME reste inégale, avec trois établissements chacun en Côte d’Ivoire, au Sénégal et au Bénin, deux au Mali, et un dans chacun des pays suivants : Burkina Faso, Niger et Guinée-Bissau.
Parallèlement, l’encours global de monnaie électronique a progressé de 25,6%, atteignant 1.411,7 milliards FCFA en 2024 contre 1.124,1 milliards en 2023. La majorité des encours est concentrée en Côte d’Ivoire (28,7%), au Sénégal (26,6%) et au Burkina Faso (22,3%). Cependant, l’usage des comptes reste limité : sur près de 173 millions de comptes ouverts à fin 2024, seuls 53,6 millions sont actifs, soit 31%, contre 119,4 millions de comptes inactifs.