RDC : le ministre de la Justice démissionne après des accusations de détournement

En République démocratique du Congo, le ministre de la Justice et garde des Sceaux, Constant Mutamba, s’apprête à remettre sa démission ce mercredi 18 juin 2025, à la suite de sa mise en accusation par le procureur général près la Cour de cassation. Visé par une procédure judiciaire autorisée par l’Assemblée nationale, le ministre est désormais tenu légalement de quitter ses fonctions, la législation congolaise imposant à tout ministre inculpé de démissionner dans un délai de 48 heures.
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L’affaire à l’origine de la chute de ce jeune ministre de 37 ans concerne un marché de gré à gré pour la construction d’une prison à Kisangani. Il est soupçonné d’avoir tenté de détourner plusieurs millions de dollars dans le cadre de ce contrat. Ce mardi 17 juin, Constant Mutamba a été reçu par le président Félix Tshisekedi pour un entretien d’environ trois quarts d’heure. Bien que les détails de cette rencontre n’aient pas été révélés, des sources proches du dossier, citées par RFI, indiquent que le ministre y aurait fait part de son intention de démissionner.
L’arroseur arrosé
Ironie du sort : celui qui s’était fait connaître comme un farouche défenseur de l’intégrité publique et pourfendeur de la corruption se retrouve aujourd’hui accusé des mêmes pratiques qu’il dénonçait. Nommé en mai 2024 à la tête du ministère de la Justice, Constant Mutamba avait suscité la controverse dès son entrée en fonction en s’attaquant ouvertement à la magistrature et en prônant une réforme en profondeur du système judiciaire.
Aujourd’hui, son avenir politique n’a jamais été aussi incertain. Interdit de quitter Kinshasa, il se prépare à comparaître devant la Cour de cassation. Si une arrestation reste envisageable, une chose est sûre : l’image du jeune ministre réformateur est désormais sérieusement ternie.