Orano engage un deuxième arbitrage contre le Niger

Le groupe français Orano, spécialiste de l’uranium, a annoncé avoir engagé une nouvelle procédure d’arbitrage contre l’État du Niger. Cette fois-ci, le litige porte sur la gestion de Somaïr, la dernière mine encore en activité pour Orano dans le pays. L’arbitrage a été déposé auprès du Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (CIRDI) à Washington. Selon Orano, l’État du Niger entrave la commercialisation de la production de Somaïr, dont Orano détient 63,4% des parts.
Cette situation aurait aggravé les difficultés financières de l’entreprise. Après plusieurs tentatives de discussions sans succès, le groupe français a décidé de demander réparation. Orano réclame des dommages et intérêts ainsi que le contrôle des stocks de concentré d’uranium, estimés à 300 millions d’euros.
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Ce nouveau conflit survient après une première procédure lancée en décembre 2024 concernant le retrait du permis d’exploitation du gisement d’Imouraren. Cette mine, l’une des plus importantes au monde, avait été retirée à Orano par le gouvernement nigérien en juin dernier. Orano avait alors déposé une requête devant la Cour commune de justice et d’arbitrage de l’OHADA, basée à Abidjan, en Côte d’Ivoire.
Pour Orano, ces différends marquent une rupture dans une relation historique avec le Niger, où le groupe exploitait l’uranium depuis des décennies. Ces tensions s’inscrivent dans un contexte politique tendu, marqué par le changement de régime à Niamey. L’avenir des activités d’Orano au Niger reste incertain, alors que le groupe cherche à défendre ses droits stratégiques.