Nigeria : les banques face au défi de la recapitalisation imposée par la CBN

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Nigeria : l’inflation a reculé à 22,22% en juinLa Banque centrale du Nigeria © DR
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À six mois de l’échéance fixée par la Banque centrale du Nigeria (CBN), la pression s’accentue sur les établissements bancaires sommés de renforcer leurs fonds propres. Lancée en mars 2024, cette réforme vise à consolider le système financier face aux chocs extérieurs et à soutenir des financements d’envergure, notamment dans les secteurs de l’énergie et des infrastructures, rapporte Ecofin.

Sur les treize banques cotées à la Nigerian Exchange (NGX), seules six respectent déjà les seuils exigés : Access Bank, Zenith Bank, GTBank, Wema Bank, Jaiz Bank et Stanbic IBTC. Access Bank a été la première à franchir le cap des 500 milliards de nairas requis pour les établissements à licence internationale, grâce à une émission de droits ayant porté son capital à près de 595 milliards fin 2024.

Lire aussi :Nigeria : la Banque centrale suspend les dividendes des banques non recapitalisées

La réforme a relevé les exigences pour toutes les catégories. Les banques à licence internationale doivent désormais disposer d’un capital minimum de 500 milliards de nairas, contre 200 milliards pour celles à licence nationale. Les banques régionales doivent atteindre 50 milliards, tandis que les établissements islamiques doivent afficher 20 milliards pour une couverture nationale et 10 milliards pour une couverture régionale.

Malgré ces avancées, le secteur doit encore mobiliser près de 900 milliards de nairas d’ici fin 2025 pour respecter l’échéance finale de mars 2026. Plusieurs établissements en retard s’activent à travers des émissions de droits, des placements privés ou la recherche d’investisseurs stratégiques, dans un contexte économique difficile marqué par l’inflation et la volatilité du naira.

Vers une vague de consolidations ?

Cette opération pourrait accélérer une vague de fusions-acquisitions. De nombreux analystes estiment que les banques intermédiaires, incapables de mobiliser seules les fonds nécessaires, devront envisager des regroupements. « Le marché nigérian pourrait passer de 20 établissements à une douzaine d’acteurs plus solides », souligne un consultant bancaire à Lagos.

Au-delà de l’enjeu réglementaire, la recapitalisation constitue un véritable test de confiance. Les établissements capables d’attirer du capital frais enverront un signal fort aux investisseurs et aux agences de notation, dans un contexte où le Nigeria cherche à consolider sa crédibilité macrofinancière.

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