Métaux critiques : les États-Unis prévoient d’investir 150 millions de dollars en Afrique

Dans un contexte de rivalité géopolitique croissante autour des ressources stratégiques, les États-Unis accélèrent leur offensive en Afrique pour garantir leur accès aux métaux critiques, notamment le nickel, le cuivre et le cobalt. Jeudi 17 juillet 2025, la société NexMetals Mining, propriétaire des anciennes mines de nickel Selebi et Selkirk au Botswana, a annoncé avoir reçu une lettre d’intention non contraignante de l’agence américaine EXIM Bank, en vue d’un financement de 150 millions de dollars.
Ce projet s’inscrit dans une dynamique plus large amorcée en décembre 2024, lorsque la DFC (U.S. International Development Finance Corporation) avait lancé une due diligence sur la mine de Kabanga, en Tanzanie, pour une possible assurance risque politique et un prêt. L’exploitation de cette mine devrait durer 22 ans et produire 50.000 tonnes annuelles de sulfates de nickel de qualité batterie, ainsi que des quantités importantes de cuivre et de cobalt. Selon Kamala Harris, ex-vice-présidente américaine, ce nickel est destiné au marché américain, en soutien à la transition énergétique.
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Au Botswana, les ressources de NexMetals sont tout aussi stratégiques, avec environ 368.000 tonnes de nickel, mais aussi du cobalt, du cuivre et des métaux du groupe du platine. Le PDG Morgan Lekstrom voit dans ces partenariats une opportunité de répondre à la demande croissante des États-Unis et de leurs alliés, tout en sécurisant la chaîne mondiale d’approvisionnement.
Une réponse directe à l’influence chinoise
Derrière cette volonté affichée se cache un enjeu de souveraineté économique : selon S&P Global, 90% du nickel mondial pourrait ne pas être couvert par les accords de libre-échange américains d’ici à 2035. Par ailleurs, la Chine domine déjà largement les investissements miniers africains, notamment en RDC et dans le secteur du lithium. Si les annonces américaines marquent une étape importante, elles restent à concrétiser. À ce jour, aucun engagement ferme n’a encore été signé, mais les négociations se multiplient, notamment autour d’un accord « minerais contre sécurité » en discussion en RDC.