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Les Tunisiens tournent le dos à Kaïs Saïed

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La seule description qui résume les dernières élections tunisiennes est : désastre. Le pays n’a jamais enregistré un taux aussi bas de votes. Sur les neuf millions d’électeurs inscrits, seulement 803.000 hommes et 638.000 femmes se sont rendus aux urnes, un taux de 8,8%. Boycottant ce scrutin, les détracteurs du président affirment qu’il ne s’agit que d’une nouvelle « mascarade » du gouvernement. Selon eux, Kaïs Saïed tente de mener discrètement un « coup d’État ».

 
De son côté, la coalition d’opposition tunisienne, le Front de salut national, estime que le faible taux de participation aux élections est révélateur. Il signifie que Kaïs Saïed a perdu sa légitimité en tant que dirigeant, et qu’il «devrait quitter son poste». Les autres partis d’opposition appellent pour leur part à des «manifestations et des sit-in» pour forcer le président à démissionner.Après le Printemps arabe et le soulèvement populaire en Tunisie, la démocratie s’est lentement dégradée, surtout après que l’actuel président a pris ses fonctions. Ce dernier a décidé, le 25 juillet 2022, de revenir d’adopter un régime autocratique, qui gravite principalement autour d’un chef d’État infaillible et quasi sacré. Après la proclamation de l’état d’exception, il réalise sans plus attendre son projet politique.

Un projet fondé sur une conception populiste du pouvoir et une hostilité aux élites, aux institutions intermédiaires et aux partis politiques. Le président se défend en arguant que ces mesures visent à éviter de futurs troubles politiques. Toutefois, la majorité des Tunisiens dénoncent une tentative de mettre un terme à la transition démocratique du pays.

Par ailleurs, la dégradation de la situation économique de la Tunisie rend le président encore moins populaire. Le taux d’inflation du pays a atteint le chiffre vertigineux de 9,8%. Un taux qui impacte massivement le pouvoir d’achat de la population, qui souffre déjà d’une aggravation du chômage. Ce dernier s’élevait à fin 2021 près de 17 % en 2021. De plus, la popularité du gouvernement tunisien a particulièrement souffert après la crise de la Covid-19. Notons que son plan pour redresser l’économie impliquait de réduire les subventions pour les produits de base.

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