Le Gabon officialise l’exploitation du fer de Baniaka

Dans un effort de diversification de ses revenus miniers, le Gabon a procédé à la signature d’une nouvelle convention minière pour le projet Baniaka, un gisement opéré par l’australien Genmin, a indiqué la compagnie.
Selon la source, le Gabon détiendra une participation gratuite de 10% dans le projet avec une option pour une participation supplémentaire pouvant aller jusqu’à 25%. En plus, un taux d’imposition de 35% s’appliquera aux bénéfices de la société qui versera par ailleurs une redevance minière de 5% sur les revenus de vente de la future production. La mine devrait livrer 5 millions de tonnes par an durant les premières années, puis jusqu’à 10 millions de tonnes de minerai de fer par an, a rapporté Ecofin.
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Le projet Baniaka, dont l’exploitation est prévue pour fin 2026, s’inscrit dans la stratégie du Gabon visant à diversifier ses revenus miniers. Ce gisement s’ajoute à celui de Belinga, l’un des plus grands gisements de fer du pays. Après avoir signé une convention minière en février 2023, l’entreprise australienne Fortescue a réalisé les premières expéditions de minerai de fer en décembre de la même année.
Diversification en marche, mais à quel prix ?
Actuellement, selon l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE), le secteur minier reste marginal au Gabon, ne représentant que 7% des revenus extractifs en 2022, contre 93% pour les hydrocarbures. Cette contribution repose essentiellement sur la Comilog, filiale du groupe français Eramet, qui exploite le manganèse. Le développement des gisements de fer, comme Baniaka et Belinga, pourrait contribuer à diversifier l’économie tout en réduisant la dépendance aux hydrocarbures.
Cependant, l’entrée du Gabon sur le marché du fer intervient dans un contexte mondial complexe. D’après BMI, la production mondiale de fer devrait croître de 2,5% en moyenne d’ici à 2029, exerçant une pression à la baisse sur les prix. La Banque mondiale rapporte une tendance baissière des prix du minerai, passant d’une moyenne de 121,3 dollars la tonne en 2022 à 109,4 dollars en 2024, avec une projection de 78 dollars d’ici à 2033. Ces perspectives pourraient affecter la rentabilité des nouveaux projets miniers gabonais. Malgré ces défis, le développement du secteur minier demeure essentiel pour diversifier l’économie nationale et réduire sa dépendance aux ressources pétrolières.