Le Cameroun relève ses taux d’intérêts pour lever 145 milliards de FCFA

Le directeur général du Trésor au ministère des Finances camerounais, Sylvester Moh, a annoncé une série d’émissions d’obligation du Trésor assimilables (OTA) sur le marché des titres publics de la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC). Cette opération vise à lever 145 milliards de FCFA pour financer des projets d’investissement, a rapporté Investir au Cameroun.
Pour mobiliser cette somme, le Trésor a mis en place un programme de six émissions avec des maturités de 3 à 7 ans et des enveloppes variantes entre 20 et 25 milliards de FCFA par opération. Les taux d’intérêt offerts aux investisseurs s’élèvent à 6% pour les OTA de 3 ans, 6,5% pour 4 ans, 6,75% pour 5 ans, et 7,5% pour ceux de 7 ans. Cette offre témoigne d’une certaine flexibilité du Cameroun, qui adapte sa politique aux exigences croissantes du marché en matière de rémunération des capitaux.
Lire aussi : Le Cameroun a emprunté 1,8 milliard USD sur le marché des titres publics
Depuis 2021, la politique monétaire stricte de la BEAC a entraîné une hausse des coûts d’emprunt, rendant les taux d’intérêt attractifs une nécessité pour attirer les investisseurs. Par le passé, le Cameroun pouvait s’endetter à des taux inférieurs à 3% pour les bons du Trésor à court terme et sous la barre des 7% pour les OTA, a rappelé Sylvester Moh. Mais cette époque est révolue.
En février 2025, le ministre des Finances, Louis Paul Motaze a révélé que les taux des bons du Trésor avaient plus que doublé entre 2020 et 2024, passant de 2,67% à 6,33%. En septembre 2023, le coût moyen des OTA camerounaises avait atteint 7,2%, un record depuis la création du marché des titres publics en 2011.
Malgré cette hausse des taux, le Cameroun reste le pays au coût d’endettement le plus faible dans la zone Cemac, grâce à la solidité de sa signature. Depuis 2011, le Trésor public n’a jamais connu de défaut de paiement, s’efforçant de respecter scrupuleusement ses engagements financiers. Cette crédibilité lui permet d’obtenir des conditions d’emprunt relativement avantageuses par rapport à ses voisins.