La dette extérieure de l’Afrique va baisser de 13% en 2025

Selon une analyse publiée par l’ONG ONE Campaign, le service de la dette extérieure des pays africains devrait atteindre 88,71 milliards de dollars, soit une baisse de 13% par rapport aux 102,59 milliards de dollars enregistrés en 2024.
Intitulée « African debt overview », elle signale la fin du cycle haussier du service de la dette qui dure depuis 2009. L’analyse indique qu’une tendance baissière devrait se poursuivre jusqu’en 2029. D’ici là, le paiement des intérêts et du principal de la dette publique extérieure devraient chuter à 63,12 milliards de dollars, en grande partie grâce à une baisse progressive des taux d’intérêt, un environnement macroéconomique plus favorable, et les efforts de restructuration de la dette engagés ces dernières années, rapporte Ecofin.
Cette réduction attendue du service de la dette permettra aux pays africains de dégager un espace budgétaire plus large pour des investissements dans des secteurs essentiels comme la santé, l’éducation et la croissance économique. En effet, la dette extérieure de l’Afrique est passée de 220,51 milliards de dollars en 2009 à un niveau record de 685,47 milliards de dollars à la fin de 2023, représentant 24,5 % du PIB du continent.
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Cette hausse est attribuée à la forte demande de financements en réponse à des défis comme la croissance démographique, la faiblesse des marchés des capitaux locaux et des chocs économiques externes tels que la pandémie de COVID-19 et le conflit russo-ukrainien. À ce jour, 20 pays africains à faible revenu se trouvent en situation de surendettement ou risquent de l’être.
La composition de la dette extérieure a également évolué. Aujourd’hui, les créanciers privés détiennent 43% de la dette africaine, contre 34% pour les bailleurs multilatéraux (FMI, Banque mondiale, BAD) et 23% pour les créanciers bilatéraux. La Chine, avec un encours de 62,86 milliards de dollars en 2023, est désormais le plus grand créancier bilatéral de l’Afrique, devant la France (15 milliards de dollars), l’Arabie saoudite (11,85 milliards), l’Allemagne (9,48 milliards) et le Koweït (9,62 milliards).