Julius Maada Bio devient président de la CEDEAO

Le président de la Sierra Leone, Julius Maada Bio, a pris les rênes de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Contre toute attente, il a été élu à la tête de l’organisation, succédant au Nigérian Bola Tinubu. Ce choix bouscule les habitudes en rompant avec la règle non écrite d’alternance entre pays francophones, anglophones et lusophones.
« Notre région est à la croisée des chemins », a déclaré le nouveau président dans un discours mobilisateur. Face à une sous-région secouée par des défis majeurs — coups d’État, insécurité grandissante, terrorisme, criminalité transfrontalière — il a annoncé un agenda ambitieux, axé sur la restauration de l’ordre constitutionnel, le renforcement de la sécurité et l’accélération de l’intégration économique. Il a également plaidé pour des institutions démocratiques plus solides et une réforme de l’architecture sécuritaire régionale.
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Quant au président sortant, Bola Tinubu, il a reconnu les « défis constants » qui entravent les ambitions de la CEDEAO, notamment l’extrémisme violent et l’expansion des menaces transfrontalières.
Nomination d’un négociateur pour la sortie du Mali, Burkina Faso et Niger
Mais au-delà de cette transition à la tête de l’organisation, ce sommet a été marqué par la nomination d’un négociateur chargé de superviser la sortie programmée du Mali, du Burkina Faso et du Niger, trois pays dirigés par des juntes militaires et membres de l’Alliance des États du Sahel (AES). Leur retrait officiel est prévu pour fin juillet, dans un contexte sécuritaire particulièrement tendu.
En effet, la région connaît une recrudescence des violences. Au Mali, des bases militaires ont été attaquées. Au Burkina Faso, les terroristes s’enhardissent jusqu’aux grandes villes. Au Niger, l’armée a subi de lourdes pertes. Même le Nigeria, pourtant pilier régional, subit une vague d’attaques contre ses villages et ses infrastructures militaires.
C’est dans ce contexte d’incertitude que Julius Maada Bio devra faire preuve de leadership pour éviter que la CEDEAO ne perde davantage de cohésion et d’influence.