Humilité

À en juger par les prévisions 2025 publiées ce vendredi 17 janvier par la Banque mondiale, l’Afrique subsaharienne s’en sortirait avec la mention « assez bien » en matière de croissance : 4,1% cette année, puis 4,3% en 2026. Les entreprises marocaines scrutent, à juste titre, la météo économique de cette région dont le poids est stratégique pour certains secteurs. Ainsi, l’Afrique dégage 25% des bénéfices de trois majors bancaires du Royaume. C’est aussi le marché qui permet à Royal Air Maroc d’entretenir sa marge opérationnelle, et à Maroc Telecom de contenir la pression à la baisse de ses revenus sur le marché domestique.
Les opportunités à saisir existent donc pour les entreprises marocaines, notamment dans plusieurs projets d’infrastructure annoncés dans de nombreux pays, du Kenya au Togo en passant par la Côte d’Ivoire, le Burundi jusqu’au Sahel. Mais il va falloir affronter la redoutable concurrence turque, et faire preuve de capacité d’adaptation, d’imagination et d’humilité dans des environnements souvent complexes.
Le reproche d’arrogance fait aux opérateurs ou à certains responsables marocains est récurrent dans les capitales africaines. C’est bien dommage, car le capital-image du Royaume, bâti patiemment en Afrique subsaharienne, est un véritable atout pour les affaires. Les chefs d’entreprises marocaines devraient suivre des formations aux Affaires étrangères. Ils seraient bien avisés d’étudier les ingrédients qui ont conduit aux succès diplomatiques du Maroc et à la consolidation de sa position en Afrique. Cela demande beaucoup de modestie.