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E-déchets : au Kenya, le recyclage est «LA» solution pour préserver l’environnement

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Les chiffres du groupe de travail sur la sécurité alimentaire présidé par l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture et l’Autorité intergouvernementale régionale pour le développement sont sidérants. Près de 23 millions de personnes sont confrontées à des pénuries alimentaires au Kenya, en Somalie et en Éthiopie. La croissance rapide de la technologie a contribué à l’augmentation de la production de déchets électroniques au cours de la dernière décennie, ce qui affecte l’environnement. Les « e-déchets » sont les ordures domestiques dont la croissance est la plus rapide au monde.

 

Absence d’une réglementation stricte

Cette progression est exacerbée par les taux de consommation élevés des équipements électriques et électroniques. Les cycles de vie de ces derniers sont souvent très courts ou un grand nombre d’articles n’est pas fait pour être réparé. En l’absence de lois solides pour tacler ce problème, l’Afrique est devenue une décharge pour les e-déchets des pays occidentaux.

Selon le rapport mondial de suivi des déchets électroniques de 2020, 53,6 millions de tonnes de déchets électroniques sont produites chaque année. Si aucune mesure n’est mise en place pour contrer ce phénomène, ce chiffre pourrait atteindre 120 millions de tonnes d’ici 2050. À l’échelle mondiale, seuls 17,4% des déchets électroniques sont gérés de manière appropriée.

 

L’initiative des entrepreneurs au Kenya

Au Kenya, la production annuelle de déchets électroniques est passée de 3.000 tonnes en 2012 à 51.000 tonnes en 2021. La gestion des déchets est un énorme défi pour le pays. La plupart des déchets électroniques finissent dans des décharges, tandis que d’autres sont recyclés et éliminés correctement par des particuliers ou des entreprises.

Electronic Waste Initiative Kenya (EWIK) est une entreprise qui a commencé ses activités en 2015 en remettant à neuf des ordinateurs portables endommagés et en formant les jeunes générations au recyclage des déchets électroniques. Lawrence Thuo, le fondateur d’EWIK, explique : «Nous formons nos étudiants à la gestion durable de leurs déchets électroniques. Il s’agit de dépolluer l’environnement et d’adapter l’économie circulaire à la meilleure façon de traiter les déchets électroniques générés». L’EWIK collecte ces ordinateurs portables, les répare et les vend aux moins fortunés à un prix inférieur de 150 dollars américains.

 

Les e-déchets aggravent le changement climatique

Le changement climatique et l’augmentation des déchets électroniques sont deux des plus grands défis du monde actuel. Les déchets électroniques ont émis environ 53% des émissions de gaz à effet de serre dans l’atmosphère entre 2014 et 2020. Ces déchets sont à l’origine de deux tiers des toxines de métaux lourds. Lorsque ces métaux, tels que le mercure et le plomb, se décomposent dans le sol, ils émettent des gaz dangereux pour l’homme et l’environnement.

Ce phénomène a largement contribué au changement climatique, explique Joseph Oliech, chef de projet au Centre des déchets d’équipements électriques et électroniques (DEEE). Oliech fait remarquer que «les effets du changement climatique sont visibles partout, de même que les problèmes de santé publique. Les déchets électroniques contiennent beaucoup d’éléments toxiques, des milliers de métaux rares et des toxines».

Le Centre DEEE recycle et élimine correctement tous les types de déchets électroniques. Il participe à l’exploitation minière urbaine et à la transformation des déchets électroniques en nouveaux équipements. Le centre démonte les déchets électroniques et récupère les composants vitaux utilisés pour le recyclage.

 

Répercussions sur les populations à revenu faible

La corne de l’Afrique est actuellement confrontée à la pire sécheresse qu’elle a connue depuis des années, en raison des effets néfastes du changement climatique. Pour la sixième saison consécutive, les pluies n’ont pas été au rendez-vous. La sécheresse a entraîné une grave pénurie de nourriture, et les rivières et les puits se sont asséchés.

Selon le groupe de travail sur la sécurité alimentaire présidé par l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture et l’Autorité intergouvernementale régionale pour le développement, près de 23 millions de personnes sont confrontées à des pénuries alimentaires au Kenya, en Somalie et en Éthiopie.