Côte d’Ivoire : 5 façons dont la filière de la noix de cajou bénéficie de la coopération Europe-Afrique
Le septième sommet Union africaine – Union européenne s’est ouvert à Luanda, en Angola, un événement marquant 25 ans de coopération entre les deux continents. Cette rencontre illustre des liens économiques, politiques et sociaux de plus en plus solides. L’Union européenne demeure le premier partenaire commercial et investisseur en Afrique, un rôle clé pour des secteurs stratégiques comme la filière de la noix de cajou en Côte d’Ivoire.
Depuis quatre ans, l’UE accompagne les producteurs africains via un programme de 20 millions d’euros pour moderniser les usines et renforcer la chaîne de valeur. En Côte d’Ivoire, une trentaine d’entreprises bénéficient de ce soutien, parmi elles Olam Food Ingrédients, un acteur majeur disposant de deux usines de décorticage.
L’aide européenne touche plusieurs aspects : modernisation des équipements, formation du personnel, amélioration des normes et facilitation de l’accès au financement. Alpha Dagnoko, responsable de l’approvisionnement, souligne les bénéfices concrets : « Grâce à ce projet, nous formons les producteurs aux bonnes pratiques agricoles, ce qui augmente la productivité et la qualité des noix de cajou, tout en assurant la traçabilité indispensable pour le marché international ».
Transformation locale de la noix de cajou
Premier producteur mondial, la Côte d’Ivoire récolte plus de 1,2 million de tonnes de noix brutes chaque année, mais ne transforme que 30% de sa production. Les autorités visent 50% d’ici 2030, un objectif stratégique pour l’UE. Martina Borovac, cheffe de délégation adjointe de l’UE en Côte d’Ivoire, précise : « Ce qui nous intéresse particulièrement, c’est d’ajouter de la valeur ici, afin que la noix brute ne soit plus exportée telle quelle, mais transformée localement ». Cette transformation locale améliore la compétitivité des producteurs ivoiriens et stimule l’emploi tout en consolidant l’économie locale.
La transformation locale réduit le passage obligé par l’Asie pour exporter vers l’Europe ou les États-Unis. Les coûts sont donc diminués, idem pour l’empreinte carbone et la compétitivité est largement renforcée.
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De plus, cette approche favorise des pratiques agricoles plus responsables et la traçabilité, garantissant aux consommateurs des produits de meilleure qualité. La coopération Europe-Afrique devient donc un levier pour une filière de la noix de cajou plus durable et résiliente.
Les ambitions sont claires : doubler le taux de transformation de 30% à 50%, renforcer les capacités locales et positionner la Côte d’Ivoire comme un hub africain de la noix de cajou. La coopération avec l’UE illustre comment le partenariat économique peut générer un impact concret pour l’industrie, les producteurs et l’environnement.