Conflit dans l’Est de la RDC : Londres suspend ses aides financières pour le Rwanda

Le gouvernement britannique vient de franchir le pas en devenant le premier pays occidental à prendre des sanctions contre le Rwanda. C’est à travers un communiqué du ministère des Affaires étrangers (Foreign Office) que les Britanniques ont annoncé la suspension de la majorité de leurs aides financières destinées au Rwanda.
Selon le texte, les offensives du M23 et des forces de défense rwandaises, et notamment la prise de Goma et de Bukavu, constituent une violation inacceptable de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de la RDC. Ils invitent les deux parties à une cessation immédiate des hostilités.
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Londres explique la suspension de cette aide par une absence de progrès significatifs de la part du Rwanda. Cependant, les programmes destinés aux personnes «les plus pauvres et les plus vulnérables» au Rwanda seront maintenus. Le gouvernement britannique envisage également de collaborer avec ses partenaires pour de potentielles sanctions supplémentaires.
La semaine dernière, le ministre britannique des Affaires étrangères, David Lammy, s’est rendu en RDC et au Rwanda les 21 et 22 février. À Kinshasa, il a rencontré le président congolais Félix Tshisekedi, et à Kigali, il s’est entretenu avec le président rwandais Paul Kagame. Il les a exhortés à s’engager sincèrement dans les processus de paix supervisés par d’anciens dirigeants africains et a exigé le retrait des troupes rwandaises du territoire congolais. Pour le Foreign Office, seule une solution politique peut mettre fin au conflit.
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Pour favoriser une résolution pacifique, les pays d’Afrique de l’Est et d’Afrique australe ont désigné trois anciens chefs d’État du Kenya, de l’Éthiopie et du Nigeria comme facilitateurs du dialogue en RDC. Le Royaume-Uni insiste sur la nécessité de protéger les populations civiles, durement affectées par la guerre. Dans ce cadre, une aide humanitaire de 14,6 millions de livres (17,6 millions d’euros) sera débloquée pour venir en aide aux victimes.