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Ces hommes qui font le football africain

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Lorsqu’un président de club ou de fédération siège dans un organe décisionnaire d’une ligue ou d’une confédération, il est logiquement censé représenter l’intérêt collectif, mais il ne peut pas faire abstraction de ses intérêts. Si on parle plus d’influence, certains acteurs s’interrogent sur un possible « conflit d’intérêts ». À quelques minutes du choc Sundowns-Wydad, comptant pour la demi-finale retour de la Ligue des Champions, LeBrief revient sur ces figures incontournables du jeu footballistique africain.

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Au sein de la Confédération africaine de football (CAF), la notion d’influence a toujours existé. Ce qui est nouveau, c’est que le métier s’est décomplexé depuis quelques années. C’est-à-dire que les dirigeants qui détiennent un poste au sein de l’instance panafricaine assument qu’ils « font de l’influence », contrairement à leur prédécesseur qui étaient des personnages de l’ombre.

Être président d’un club ou même patron d’une fédération, en plus d’avoir un poste au sein de la CAF n’est plus opaque dans un contexte qui exige aujourd’hui de la transparence. Cependant, la vigilance est nécessaire, car tout acte qui n’est assumé peut s’avérer dangereux et peut même détruire une réputation.

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La RSB dans la cour des grands

Pour les dirigeants africains, un siège à la CAF est toujours très important pour le rayonnement et l’influence de leur pays sur la scène continentale. Compte tenu des résultats enregistrés, force est de constater que c’est une stratégie qui fonctionne.

Le constat s’applique parfaitement à Fouzi Lekjaâ, qui a vu son horizon s’éclaircir depuis les violentes turbulences qui ont secoué la CAF après le départ d’Issa Hayatou. Si son équipe de cœur, la Renaissance Sportive de Berkane, qu’il a présidée pendant plusieurs années, est considérée aujourd’hui comme un nouveau cador du football marocain et africain, c’est en grande partie grâce à un travail colossal mené par le patron de la Fédération royale marocaine de football (FRMF).

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Double vainqueur de la Coupe de la CAF (2020 et 2022) après avoir été finaliste en 2019 et tenant du titre de la Supercoupe CAF (2022), la RSB doit cette success-story à Lekjaâ. Il y a seulement quelques années et avant son arrivée, un tel succès semblait très loin à atteindre pour un club qui n’avait réussi son accession parmi l’élite qu’à l’issue de la saison 2011-2012.

Outre le volet sportif, le club affiche une stabilité de gestion et fait preuve d’une bonne gouvernance. Quand il était à la tête de l’équipe avant de démissionner en 2019, Fouzi Lekjaâ usait de son statut et de son réseau relationnel impressionnant pour garantir à son club des sources de financement fiables et considérables par le biais de partenariats et de sponsoring. Résultat : le club a réalisé une ascension impressionnante dans le paysage footballistique marocain et africain.

Des dirigeants précurseurs en Afrique

À l’instar de Lekjaâ, Patrice Motsepe a, lui aussi, une histoire à raconter avec le Mamelodi Sundowns. C’est en 2004 que celui qui préside la CAF depuis 2021 a acheté dans un premier temps, 51% des actions du club, avant qu’il ne devienne propriétaire à 100%. Sous ses commandes, le club de Pretoria a remporté la Ligue des champions africaine en 2015 et la Supercoupe d’Afrique en 2016. Encore une fois, des résultats qui sont tout, sauf le fruit du hasard.

Moïse Katumbi fait également partie de ces dirigeants influents, lui qui avait été nommé en 2013 comme membre permanent de la CAF pour un mandat de deux ans, après avoir siégé, en 2009, à la commission de marketing de l’instance. À cette époque, son club, le Tout-Puissant Mazambe s’était installé sur le toit de l’Afrique avec deux nouvelles étoiles ajoutées sur le maillot des Corbeaux (deux Ligues des champions 2009 et 2010), ainsi que deux Super Coupes d’Afrique (2010-2011). Et cerise sur le gâteau, un titre de vice-champion du monde a été décroché en décembre 2010, engendrant une notoriété planétaire étant donné que c’était le premier club africain à accéder à la finale du Mondial des clubs.

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Une atmosphère de suspicion

En Afrique, les milieux footballistiques connaissent bien le nom de Tarek Bouchamaoui, ce Tunisien qui faisait partie de l’élite du football tunisien et africain au niveau des instances internationales et continentales. Il portait la casquette de membre du comité exécutif de la CAF et de membre du conseil de la FIFA avec des responsabilités sensibles à la tête de plusieurs commissions, notamment celle de l’arbitrage.

Pour mémoire, le Tunisien, grand fan de l’Espérance de Tunis, a été mis en cause dans plusieurs scandales, dont celui que l’on surnomme le scandale de Radès, cette fameuse finale de Ligue des Champions d’Afrique de 2019, opposant le Wydad de Casablanca à l’ES Tunis et qui avait tourné au cauchemar après le dysfonctionnement de la VAR. En 2019, il a été poussé vers la sortie après un mandat à la CAF marqué par des soupçons de favoritisme au bénéfice des clubs tunisiens.

C’était d’ailleurs une véritable guerre d’influence menée par de hauts responsables footballistiques. Outre les dirigeants tunisiens, des Égyptiens se réjouissaient, eux aussi, de leur position au pouvoir. C’est le cas de Hany Abou Rida, actuellement en poste au sein du Comité exécutif de la CAF. Actif et très présent, il a toujours eu des postes-clés qui lui permettent de conserver une immense influence pour défendre les intérêts des clubs égyptiens.