Banque mondiale : recommandations pour l’autonomisation des adolescentes en Côte d’Ivoire

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Banque mondiale : des recommandations pour renforcer l’autonomisation des adolescentes en Côte d’IvoireDes élèves dans une classe © DR

La Côte d’Ivoire se distingue en Afrique par un taux modéré de scolarisation des adolescentes, mais un taux d’emploi chez les jeunes filles supérieur à la moyenne. C’est ce que révèle un rapport de la Banque mondiale intitulé Parcours vers la prospérité pour les adolescentes en Afrique.

En effet, le document indique qu’à l’échelle nationale, 60% des filles âgées de 12 à 15 ans sont scolarisées dans le premier cycle du secondaire, contre seulement 25% pour celles de 16 à 18 ans. Parallèlement, 27% des adolescentes ivoiriennes exercent une activité professionnelle, alors que la moyenne africaine est de 22%. Le rapport souligne également que 78% des adolescentes en Côte d’Ivoire sont célibataires et sans enfant, un chiffre légèrement supérieur à la moyenne continentale, qui s’élève à 73%.

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Cependant, des disparités régionales préoccupantes sont mises en lumière. Les districts du Woroba (56,6%) et du Zanzan (54%) enregistrent les taux de vulnérabilité les plus élevés chez les adolescentes. À l’inverse, les régions du Gôh-Djiboua (29 %), de la Vallée du Bandama (33%) et des Lacs (33,9%) affichent les niveaux de vulnérabilité les plus faibles.

Face à ces constats, les économistes de la Banque mondiale, Léa Rouanet et Karine Kouacou, ont formulé trois priorités pour améliorer la condition des jeunes filles ivoiriennes : accroître l’accès des adolescentes à l’enseignement secondaire, offrir des opportunités économiques aux jeunes filles hors du système scolaire, et garantir l’application effective des cadres juridiques protégeant cette tranche de la population.

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Représentant le ministère de la Femme, de la Famille et de l’Enfant, le conseiller technique Ouassolou Gnekpa a souligné que l’investissement dans l’éducation des filles constitue un levier stratégique pour le développement. « Chaque dollar investi peut générer jusqu’à dix dollars de bénéfices pour l’économie », a-t-il affirmé.

De son côté, Marie-Chantal Uwanliyigira, directrice de la division de la Banque mondiale en charge de la Côte d’Ivoire, du Bénin, de la Guinée et du Togo, a salué une démarche susceptible d’influencer les politiques publiques en faveur des quelque 145 millions d’adolescentes africaines, une génération dont l’avenir, selon elle, mérite une attention urgente et soutenue.

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