BAD : Sidi Ould Tah prend officiellement ses fonctions

Une nouvelle ère s’ouvre pour la Banque africaine de développement (BAD) avec l’investiture de Sidi Ould Tah comme neuvième président de l’institution. Ce lundi 1er septembre, le Mauritanien de 60 ans a prêté serment à Abidjan, succédant à Akinwumi Adesina au terme de deux mandats.
La cérémonie, tenue au Sofitel Abidjan Hôtel Ivoire, a réuni de hautes personnalités dont les présidents ivoiriens Alassane Ouattara et mauritanien Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, ainsi que les anciens dirigeants de la Banque. Élu le 29 mai dernier avec plus de 76% des voix, Sidi Ould Tah a bénéficié du plus fort soutien jamais accordé à un président de la BAD pour un premier mandat.
Lire aussi : Le Mauritanien Sidi Ould Tah élu président de la BAD
Le président Alassane Ouattara a qualifié cette transition de « jalon historique », tandis que son homologue mauritanien a insisté sur « la lourde responsabilité » qui attend le nouveau dirigeant pour consolider le rôle de la BAD comme moteur du développement économique et social africain.
Une vision axée sur la souveraineté financière et les partenariats
Dans son discours d’investiture, Sidi Ould Tah a présenté une feuille de route articulée autour de quatre priorités : l’écoute, la réforme accélérée, le renforcement des partenariats et l’accélération de solutions concrètes. Affirmant que la Banque doit rester « attentive et réactive », il a annoncé son intention de rapprocher l’institution des réalités du continent en travaillant étroitement avec les gouvernements, le secteur privé et les partenaires internationaux.
Il a également insisté sur l’importance d’élargir les sources de financement, notamment par la mobilisation des fonds souverains et des fonds de pension africains, tout en intégrant un pilier dédié à l’investissement dans la paix. Pour lui, la BAD doit jouer le rôle de boussole, guidant l’Afrique vers plus d’autonomie et de capacité d’action face aux défis démographiques, technologiques et climatiques.
Fort de son expérience à la tête de la BADEA et d’un parcours de plus de quatre décennies dans la finance et la politique économique, Sidi Ould Tah hérite d’une institution solide et respectée, dotée de 318 milliards de dollars de capital et d’une notation AAA. Sa présidence s’annonce comme une étape décisive dans la quête d’une souveraineté financière africaine.