Afrique du Sud : un budget ciblé pour relancer le secteur minier et pétrolier

Dans le cadre de l’exercice budgétaire de 2025/2026, le gouvernement sud-africain prévoit une enveloppe de 2,86 milliards de rands (environ 163 millions de dollars) pour le ministère des Ressources minérales et pétrolières, dirigé par Gwede Mantashe. Cette somme sera orientée vers les priorités ciblées dans un contexte économique fragile. Créé en 2024, ce ministère est désormais distinct de celui de l’Électricité et de l’Énergie, preuve de la volonté du gouvernement de recentrer ses efforts sur la gestion des ressources naturelles.
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Environ 40% du budget, soit 1,16 milliard de rands, sera transféré aux entités publiques, municipalités et institutions d’exécution. Le reste est réparti entre plusieurs programmes structurants. L’un des axes majeurs concerne la réhabilitation des mines abandonnées, avec 134,7 millions de rands alloués à cet effet. Le pays compte plus de 6.000 sites miniers à l’abandon, dont près de 2.322 présentent un risque élevé pour les populations environnantes, selon Human Rights Watch.
Par ailleurs, 22,4 millions de rands sont prévus pour un projet de recherche sur la réhabilitation minière mené par le Conseil des géosciences (CGS), qui recevra également 32,3 millions pour un programme d’infiltration des eaux de mine. À cela s’ajoute une dotation de 46,1 millions de rands à l’Agence du pétrole d’Afrique du Sud (PASA) pour soutenir un projet de gaz de schiste dans le bassin du Karoo, au cœur des ambitions énergétiques nationales.
Un levier pour relancer une économie en berne
Malgré ses ressources naturelles considérables, l’Afrique du Sud peine à retrouver une trajectoire de croissance. La Banque mondiale signale une progression moyenne du PIB de seulement 0,7% sur la dernière décennie, freinée notamment par une crise énergétique persistante. Gwede Mantashe reconnaît que le budget reste contraint par ce contexte, mais il entend en faire un outil de régulation, de transformation et de développement inclusif du secteur. L’enjeu est double : sécuriser l’environnement minier et énergétique, tout en veillant à ce que les bénéfices profitent durablement à l’ensemble des Sud-Africains.