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Pour se relancer, l’Afrique compte aussi sur les autres

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L’Afrique a été relativement épargnée sur le plan sanitaire. Cependant, les économies ont, à des degrés divers, été durement touchées par les mesures prises par les pays occidentaux pour se protéger et par la chute des cours des matières premières. Pour la première fois en vingt-cinq ans, le PIB de l’Afrique a baissé, -2,1%. Ce score lisse l’hétérogénéité des situations selon les pays. Les mesures de relance des États africains tiennent compte des arbitrages opérés au cœur de la crise (confinement strict ou non) et de la situation des finances publiques. Au-delà des initiatives nationales, beaucoup comptent sur la solidarité internationale pour soigner les séquelles d’une pandémie qui est venue accentuer les fragilités.

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Pour soutenir l’économie américaine face au choc provoqué par la pandémie du coronavirus, Donald Trump puis Joe Biden ont sorti le bazooka. Plus de 7.000 milliards de dollars ont été mis sur la table. L’administration américaine n’a pas hésité à se servir de l’hélicoptère monétaire pour stimuler la consommation. Résultat, la croissance devrait rebondir à 7% en 2021 après la récession de 3,4% en 2020. En Europe, au-delà des initiatives nationales, un plan de relance de 750 milliards d’euros a été adopté. Loin des montants faramineux engagés dans les pays occidentaux, les États africains ont, à leur échelle, mobilisé des ressources non négligeables pour préserver leurs économies.



 



Des situations hétérogènes



D’abord, l’Afrique a été relativement épargnée sur le plan sanitaire. Néanmoins, les économies ont, à des degrés divers, été durement touchées par les mesures prises par les pays occidentaux pour se protéger et par la chute des cours des matières premières. La baisse de 2,1% du PIB de l’Afrique, la première récession au cours des vingt-cinq dernières années, lisse l’hétérogénéité des situations selon les pays. Le Maroc (-6,3%), l’Afrique du Sud (-8,8%), Maurice (-15%), le Congo (-6,8%) ont été parmi les pays les plus secoués. Le Gabon, le Cameroun ou encore le Nigéria ont contenu la baisse de l’activité autour de 3% alors que le Sénégal a limité le repli du PIB à 0,7%. Quelques rares pays dont l’Ethiopie (6,8%), l’Egypte (3,6%), le Bénin (2,3%), la Côte d’Ivoire (+1,8%) ont enregistré une croissance positive en 2020. Les mesures de relance des pays africains tiennent compte des arbitrages opérés au cœur de la crise (confinement strict ou non) et de la situation des finances publiques.



Le Maroc qui a opté pour un confinement strict de trois mois a engagé des ressources importantes dans son plan de relance, soit l’équivalent de 11% du PIB. À contrario, l’Egypte, où l’activité n’a pas été perturbée outre mesure, a élaboré un plan de reprise post-covid évalué à 1,6% du PIB, selon Attijari Global Research. Les deux locomotives de l’Afrique de l’Ouest que sont la Côte d’Ivoire et le Sénégal ont engagé des montants équivalents à 6% du PIB.



 



Une relance concertée nécessaire



En dehors de ces initiatives, un nombre important de pays mise sur la solidarité internationale pour soigner les séquelles de la pandémie. Le FMI étudie la possibilité d’une allocation de DTS à hauteur de 650 milliards de dollars pour soutenir ses pays membres. La répartition s’effectuera en fonction des quotes-parts de chaque pays. La part revenant aux pays africains s’élève à 34 milliards de dollars dont 24 milliards de dollars pour les économies d’Afrique subsaharienne. Ce soutien bien qu’il soit le bienvenu est loin de pouvoir combler les besoins colossaux du continent. La crise ayant accentué certains maux structurels.



La croissance africaine devrait rebondir de 3,4% en 2021 selon les prévisions de la Banque africaine de développement (BAD). Toutefois, les traces laissées par la pandémie sur les finances publiques pourraient confronter l’Afrique à de graves problèmes et entraver les progrès de du continent vers la prospérité, alerte la BAD.



 


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