VIᵉ République ? Voilà une question qui revient comme un marronnier politique. Un peu comme la grève à la SNCF, on sait que ça revient chaque année, on finit presque par trouver ça rassurant. Sauf que là, ce n’est pas d’un TGV bloqué à Montparnasse dont on parle. C’est la Vᵉ République elle-même, ce vieux meuble branlant qui a pris de Gaulle pour charpentier et qui menace aujourd’hui de s’effondrer sous le poids de ses nombreux gouvernements. La France, depuis 1958, vit dans un costume taillé par un général en képi, censé ramener de la stabilité dans un pays qui changeait de gouvernement plus vite que les Français ne changent de chemise. Mais près de 70 ans plus tard, ce costume a rétréci au lavage, les coutures craquent et tout le monde se demande s’il faut en acheter un neuf, ou tenter de recoudre les petits trous.

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C’est l’histoire d’une Vᵉ République qui fait peine à voir. Elle fonctionne encore, mais elle a perdu de sa superbe. Elle tient debout, un peu comme un vieux réverbère au coin d’une rue de province et tente d’éclairer vaguement la chaussée. Le problème, c’est que le monde a changé. Les blocs Est-Ouest ont disparu, les grands partis d’hier se sont liquéfiés et les électeurs ne se reconnaissent plus dans ce système qui ressemble parfois à une partie de Monopoly où l’Elysée aurait gardé la banque, l’hôtel de la rue de la Paix et le droit de tricher aux dés. De Gaulle pourrait se retourner dans sa tombe… Ou être très fier ! Mais la plupart de ses principes semblent être oubliés. Le président est omnipotent, façon monarque républicain, et le Parlement est réduit au rôle de chambre d’enregistrement, sauf quand il s’amuse à bloquer la machine par pur esprit de contradiction. Bref, ça ressemble de plus en plus à un mariage qui ne tient que parce que personne ne veut payer le divorce.

Les partisans de la VIe République

En marche vers la VIe République ?
Les Présidents français de la Ve République © Le Petit Quotidien

La critique principale, on la connaît, le président concentre trop de pouvoirs. Depuis le quinquennat et l’inversion du calendrier électoral, l’élection présidentielle est devenue la clef de voûte de tout le système. On élit un président et, comme par magie, il emporte dans sa besace une majorité de députés bien sages. Sauf quand il n’y arrive pas, comme Macron en 2022, et là, c’est panique à bord ! 49.3 à répétition et tout le pays qui descend dans la rue avec des pancartes. Les Français, champions du monde de la grève et de la contestation, bloquent les réformes en se rassemblant sur les ronds-points ou en envahissant les raffineries. La République rame comme une barque sans rameur.

Pour Driss Aissaoui, politologue interrogé par LeBrief, « personne aujourd’hui ne peut s’aventurer à aller dans les supputations sur la possibilité d’une VIe République en France. La seule chose qui est effective aujourd’hui c’est la gestion des bouleversements que vit actuellement la France tant au niveau social qu’économique. Nous sommes toujours dans le climat d’un Président qui tient absolument à poursuivre son rôle définit par la Constitution française. Emmanuel Macron a fait le choix de positionner l’hexagone au sein de la communauté européenne et surtout de poursuivre son rôle de soutien à l’Ukraine ».

Pour information, la Ve République fête bientôt ses 70 ans. Conçue en 1958 par le général de Gaulle pour ramener de la stabilité après l’instabilité de la IVe République (guerre d’Algérie), elle repose sur un régime dit « semi-présidentiel », c’est-à-dire, un président fort, garant de la continuité de l’État et un gouvernement épaulé par un Parlement censé incarner le pluralisme démocratique. Mais ce modèle ne correspond pas forcément aux Français.

Macronie : le début de la fin?

A cette crise institutionnelle s’ajoute une crise de représentation. La gauche, la droite, le centre, tout ça ressemble à une soupe froide où plus personne ne distingue la carotte du poireau. Les partis explosent, se recomposent, disparaissent. L’Assemblée nationale est devenue une véritable cour de récréation. On se crie dessus, on s’insulte, on brandit des pancartes, mais construire une majorité stable ? Ah ça non, trop compliqué. Ajoutons à cela l’abstention record avec plus d’un Français sur deux qui préfère s’abstenir le jour J plutôt que de voter. On peut aisément le comprendre, car entre un président qui fait ce qu’il veut et des députés qui s’engueulent sans rien changer, la tentation de rester à la maison est grande. Mais ça fait désordre dans un pays qui se vante d’être le berceau des droits de l’homme.

D’où la question : et si on passait à la VIe République ? Certains trouvent l’idée séduisante, comme une cure de jouvence démocratique. On se débarrasserait de ce vieux costume gaulliste et on s’offrirait une garde-robe neuve. Certains rêvent d’un Parlement renforcé, de contre-pouvoirs musclés, de démocratie participative à tous les étages. On imagine déjà des référendums d’initiative citoyenne à la mode suisse, des plateformes numériques où chacun pourrait voter sur tout (en espérant que ça ne « bugue » pas comme Parcoursup) et des députés « obligés » d’écouter les citoyens au lieu de voter à main levée en regardant leur téléphone. Bref, une démocratie moderne, Instagramable quoi ! #Boomer !

D’autres avancent un argument plus sociologique en avançant que la société française de 2025 n’a rien à voir avec celle de 1958. A l’époque, on avait des paysans, des ouvriers, des gaullistes et des communistes. Aujourd’hui, on a des influenceurs, des start-uppeurs, des écolos radicaux, des anti-vax, des gamers et des électeurs du RN. Un joyeux bazar, impossible à représenter avec deux blocs gauche-droite. La VIe République permettrait peut-être de refléter cette diversité. Mais attention, qui dit plus de diversité veut aussi dire plus de cacophonies ! Et la France, niveau cacophonie, elle a déjà un bon niveau.

Certains vont plus loin, ils disent que seule une refonte totale des institutions permettrait de répondre aux urgences sociales et écologiques. Là, on sent poindre le discours de Mélenchon et de La France insoumise, qui veulent carrément enterrer la Constitution de 1958 et instaurer une démocratie semi-directe, où le peuple déciderait de tout, tout le temps. Sur le papier, ça paraît joli. Dans la réalité, imaginez un référendum national tous les quinze jours pour savoir s’il faut interdire les trottinettes électriques ou imposer un jour sans viande à la cantine, la France finirait en burn-out ! Mais passons.

A droite, évidemment, on n’est pas fan. Pour les conservateurs, la Ve République est un rempart contre le chaos. Et Dieu sait que les Français aiment le chaos. Alors pourquoi prendre le risque de tout chambouler, surtout dans un contexte international où la guerre en Ukraine, les tensions au Proche-Orient et la rivalité Chine/États-Unis suffisent déjà à donner des migraines aux diplomates ?

Les macronistes, eux, prônent une modernisation à petits pas, façon bricolage, on ajoute un peu de proportionnelle par-ci, on renforce le Parlement par-là, mais pas question de tout foutre en l’air. Macron, qui en 2017 se présentait comme le grand rénovateur de la politique, s’est finalement glissé avec plaisir dans le costume du président hyperpuissant. Le monarque républicain, il a l’air d’aimer ça. « Nous rappelons ici que le Président Macron a pris l’initiative de défaire sa propre majorité en induisant le départ de son gouvernement particulièrement la démission du premier ministre. Il a fallu changer de différents chefs de gouvernement, dont le dernier, François Bayrou, qui a perdu à son propre jeu en se faisant écarter par le Parlement qui refusé de lui accorder sa confiance », explique Driss Aissaoui à LeBrief.

Et quel cirque sous son second mandat ! Macron a consommé plus de Premiers ministres que certains Français ne consomment de baguettes en une semaine. Élisabeth Borne a tenu un an et demi avant de se faire éjecter, Gabriel Attal à peine huit mois, Michel Barnier trois mois seulement (un record digne du Livre Guinness), puis François Bayrou neuf mois, avant de se faire recaler par le Parlement. Aujourd’hui, c’est Sébastien Lecornu qui tient la boutique, avec autant d’enthousiasme qu’un stagiaire à qui on a refilé la photocopieuse en panne. Parallèlement, les syndicats battent le pavé, les partis s’écharpent et le président continue imperturbablement de faire ses discours européens en anglais approximatif. La France tangue, mais le capitaine garde le cap, comme si de rien n’était. « Le président Macron poursuit l’exercice de son pouvoir sans sembler se soucier des turbulences environnantes. Pendant ce temps, les blocs parlementaires s’affrontent autour des mécanismes de contrôle, dans un contexte de recomposition des groupes qui s’opposent à lui et cherchent à l’écarter du jeu politique. Dans ce bras de fer, le rôle de La France insoumise, des socialistes, des écologistes, du Rassemblement national, des Républicains, ainsi que des autres forces politiques et des grandes centrales syndicales, reste déterminant dans le paysage institutionnel français », détaille Aissaoui.

En marche vers la VIe République ?
5 dates clefs de la République française © Le petit quotidien

Le spectre d’une VIe République

Faut-il pour autant annoncer la mort imminente de la Ve République ? Pas si vite. L’histoire montre que les changements de République surviennent rarement dans un climat paisible. La IVe est tombée avec la guerre d’Algérie, la IIIe avec la débâcle de 1940. Aujourd’hui, certes, la France va mal avec l’inflation, la colère sociale, la montée des extrêmes, l’abstention massive et on en passe. Mais rien de comparable à une guerre ou à une invasion. Alors la VIe République, c’est peut-être pour demain, mais pas pour ce soir. Disons que c’est une hypothèse à long terme, une sorte de dessert politique qu’on commande, mais qui n’arrive jamais. Cette culture de la rupture a été héritée des grandes révolutions. Là où d’autres pays privilégient la réforme progressive, la France conserve la tentation du « grand soir institutionnel ».

Et pourtant, la légitimité démocratique n’est plus vraiment là. Un président élu avec moins de 50% de participation, est-ce encore un président légitime ? La question fâche, mais elle est là. Certains pensent que la VIe République pourrait redonner la parole au peuple, rétablir la confiance. Mais attention, une nouvelle Constitution ne garantit rien. La Belgique, avec sa machinerie institutionnelle ultrasophistiquée, reste en crise politique chronique. L’Espagne, avec sa Constitution de 1978, n’arrive pas à calmer les ardeurs catalanes. Bref, changer de République ne résout pas tout. Ce serait trop simple !

Ajoutons à cela l’Europe. Bruxelles impose ses règles budgétaires, économiques, sociales. On peut bien se bricoler une VIe République à la française, mais on ne pourra pas abolir les traités européens d’un claquement de doigts. Et dans un monde où la Chine et les États-Unis se disputent la planète comme deux ados une manette de PlayStation, mieux vaut parfois garder une stabilité institutionnelle que de se lancer dans une refondation hasardeuse.

 

2030 – 2050 : quels scénarios pour la République française ?

Alors, quel avenir ? Plusieurs scénarios circulent. Le plus probable est évidemment la survie de la Ve République, mais réformée par petites touches. Le système, critiqué pour son « hyperprésidentialisme », pourrait être ajusté par des réformes institutionnelles sans changement de Constitution.

Déjà, plusieurs voix plaident pour l’introduction d’une dose de proportionnelle aux législatives. Cette mesure, si elle voyait le jour, permettrait de mieux montrer la diversité politique française et de réduire le sentiment d’exclusion électorale. De même, le renforcement des pouvoirs du Parlement, par un meilleur contrôle de l’action gouvernementale, pourrait redonner sens au débat démocratique.

Ce scénario serait celui d’une modernisation sans rupture. La Ve République conserverait son cadre, mais évoluerait vers plus de pluralisme et de transparence. Bref, une Ve République métamorphosée, mais toujours là en 2050, comme une vieille maison rénovée avec du double vitrage et une cuisine Ikea.

Le scénario de la refondation : naissance d’une VIe République

La deuxième hypothèse est celle de la rupture. Vers 2035 ou 2040, une crise politique (un président élu avec une abstention record, une paralysie parlementaire durable, ou encore un mouvement social comparable aux Gilets jaunes mais d’ampleur bien plus large) pourrait précipiter l’effondrement du système.
Une Assemblée constituante serait convoquée, probablement à l’initiative d’un gouvernement de coalition, ou sous la pression d’un référendum populaire. La VIe République verrait alors le jour.

A quoi ressemblera-t-elle ? Un régime parlementaire avec un président symbolique et un Premier ministre fort, comme le modèle allemand ? Un régime semi-fédéral, pour donner plus d’autonomie aux régions et apaiser les tensions territoriales ? Un système de démocratie directe, avec référendums d’initiative citoyenne et plateformes numériques de délibération ?

Le scénario de la dérive

Il existe un troisième scénario, moins glorieux, celui d’une Ve République qui survit sans se réformer, et qui s’enfonce dans une crise chronique. Dans cette hypothèse, l’abstention continuerait de croître, au point que les présidents seraient élus par une minorité de citoyens mobilisés, ce qui minerait leur légitimité. Le Parlement, fragmenté, serait incapable de dégager des majorités stables. Les gouvernements se succéderaient à un rythme effréné, comme sous la IVe République. Très peu probable, car ce scénario, sans changement formel de République, aboutirait à une paralysie de l’État.

La République augmentée

Enfin, une hypothèse plus novatrice mérite d’être envisagée, celle d’une République transformée par le numérique. D’ici à 2030, les outils de démocratie directe en ligne pourraient devenir incontournables. Les plateformes citoyennes, aujourd’hui marginales, pourraient jouer un rôle officiel dans l’élaboration des lois, voire dans leur adoption.

Ce scénario, celui d’une « République augmentée », verrait l’émergence d’un pouvoir partagé entre institutions classiques et participation numérique. Mais il comporte aussi des risques de manipulation des données, fracture numérique, cyberattaques… Une telle République serait plus participative, mais attention aux cyberattaques !

Et si on regarde encore plus loin, qui sait ? Une VIIe République après 2050, adaptée à un monde gouverné par l’intelligence artificielle, ravagé par le climat et traversé par des migrations massives. La France, pays des révolutions, saura peut-être encore une fois se réinventer. Ou pas. Après tout, en France, on râle, on débat, on fait grève… mais on finit toujours par s’arranger avec le vieux système, un peu comme avec la belle-mère qui critique tout mais qu’on continue d’inviter à Noël. Alors, la VIe République ? Peut-être. Mais pas demain matin.

 

Parole d’expert

En marche vers une VIe République ?
Driss Aissaoui, économiste et politologue © Ayoub Jouadi / LeBrief

Interview de Driss Aissaoui, politologue et économiste, pour LeBrief.ma

– LeBrief : Les institutions de la Ve République sont-elles encore adaptées aux réalités politiques et sociales de la France d’aujourd’hui ?

– Driss Aissaoui : La Ve République s’est construite dans un contexte de crise. Depuis 1958, elle repose sur un régime qualifié de semi-présidentiel, où le chef de l’État occupe une place centrale tout en laissant une marge de manœuvre au gouvernement et au Parlement. Ce modèle a permis à la France de traverser de multiples bouleversements, des années du général de Gaulle jusqu’au second mandat d’Emmanuel Macron, qui s’achèvera en 2027.

Cependant, la multiplication des crises sociales, économiques et politiques fragilise aujourd’hui ce système. Les institutions semblent éprouvées, parfois bloquées, face aux nouvelles réalités et aux attentes d’une société française en pleine mutation.

– LeBrief : La concentration des pouvoirs entre les mains du président est-elle devenue un problème démocratique ou reste-t-elle une garantie de stabilité ?

– Driss Aissaoui : La présidence Macron illustre cette concentration extrême du pouvoir. Emmanuel Macron a gouverné en imposant son rythme, quitte à provoquer de fortes tensions au sein même de sa majorité. On a vu défiler plusieurs Premiers ministres en quelques années : Élisabeth Borne, Gabriel Attal, Michel Barnier, François Bayrou, et désormais Sébastien Lecornu. Cette instabilité gouvernementale témoigne d’un déséquilibre institutionnel, alors que le président, lui, continue d’exercer ses prérogatives sans relâche.

Les partis d’opposition – de La France insoumise aux Républicains, en passant par les écologistes, les socialistes ou encore le Rassemblement national – contestent cette hyper-présidence. Ils tentent, par le biais du Parlement, d’imposer des contre-pouvoirs. Les syndicats, eux aussi, participent à cette bataille. La stabilité reste donc relative et la concentration des pouvoirs apparaît pour beaucoup comme une source de blocage plutôt qu’une garantie.

– LeBrief : Quels seraient les principaux avantages et risques d’une VIe République pour la France ?

– Driss Aissaoui : Il est aujourd’hui difficile d’anticiper les contours d’une éventuelle VIe République. Le débat reste très spéculatif. L’urgence, pour l’heure, est surtout la gestion des crises sociales et économiques. Emmanuel Macron, fidèle à la Constitution actuelle, poursuit sa vision : ancrer la France dans le projet européen et maintenir son soutien à l’Ukraine. La question d’un nouveau régime demeure donc théorique. Le risque, c’est qu’un changement précipité déstabilise encore davantage un pays déjà fracturé.

– LeBrief : Pourquoi l’idée d’une nouvelle République séduit-elle une partie de la classe politique et de l’opinion publique, alors que d’autres préfèrent seulement réformer la Ve République ?

– Driss Aissaoui : Le débat oppose deux camps. D’un côté, ceux qui veulent refonder totalement les institutions, en construisant une VIe République. De l’autre, ceux qui préfèrent réformer en profondeur le système existant, sans rupture radicale. Cette divergence reflète une société en quête de solutions. Beaucoup de citoyens aspirent avant tout à une sortie de crise, qu’elle passe par une réforme de la Ve République ou par un nouveau modèle institutionnel.

– LeBrief : Quels modèles institutionnels étrangers pourraient inspirer une éventuelle VIe République française ?

– Driss Aissaoui : La France pourrait s’inspirer de modèles fédéraux, qui permettent une plus grande représentation des diversités sociales et territoriales. Néanmoins, il faut rappeler que la France a une trajectoire historique singulière. Elle reste une référence en matière de droits de l’homme et de démocratie.
Si une VIe République devait voir le jour, elle devrait tenir compte de cette histoire tout en offrant un espace d’expression plus large aux différentes composantes de la société française.

– LeBrief : Quelles conditions politiques et sociales seraient nécessaires pour que la France bascule réellement vers une nouvelle République ?

– Driss Aissaoui : Une telle évolution ne pourrait se produire que si la France parvient à assumer pleinement ses divergences internes. Cela suppose une implication réelle de toutes les forces sociologiques du pays dans l’élaboration d’un nouveau projet de société. Sans cette inclusion, la perspective d’une VIe République resterait un slogan politique plus qu’une réalité institutionnelle.

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