Mali : le général Assimi Goïta s’installe indéfiniment au pouvoir

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Mali : un ressortissant français arrêté et de plusieurs militaires pour tentative de déstabilisationLe général Assimi Goita, Président du Comité National pour le Salut du Peuple au Mali, lors de son allucation à la nation pour le nouvel an 2024 © DR
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À l’instar de son frère d’arme nigérien, le président de la transition malienne, le général Assimi Goïta a officiellement promulgué une loi qui le maintien à la tête du pays pour un mandat de cinq ans, renouvelable indéfiniment, sans élection. Cette décision, annoncée le 10 juillet à travers un document authentifié publié sur les réseaux sociaux, entérine la transformation de la transition en un régime militaire durable.

Selon le texte promulgué, le président de la transition exerce ses fonctions pour « une durée de cinq ans renouvelables, autant de fois que nécessaire, jusqu’à la pacification du pays ». La loi prévoit toutefois que cette durée pourra être écourtée si les conditions pour organiser une élection présidentielle « transparente et apaisée » sont réunies. Pour l’heure, aucun calendrier électoral crédible n’a été avancé.

Une dérive autoritaire assumée

Ce renforcement du pouvoir personnel d’Assimi Goïta intervient dans un climat de répression politique croissante. Arrivée au pouvoir après deux coups d’État successifs en 2020 et 2021, le régime militaire avait promis un retour à un pouvoir civil d’ici mars 2024, promesse aujourd’hui abandonnée. En avril dernier, une concertation nationale convoquée par les militaires, largement boycottés par les partis politiques, a recommandé la dissolution des formations politiques et des restrictions à leur création.

          Lire aussi : Le président malien Assimi Goita reçu par Vladimir Poutine

Ces recommandations ont été suivies d’effets. En mai, les autorités ont annoncé la dissolution de tous les partis politiques et organisations à caractère politique. Leurs membres sont désormais interdits de réunion. Malgré ce climat, un rassemblement exceptionnel de partis opposés au pouvoir avait réuni plusieurs centaines de personnes à Bamako le 3 mai, sous haute surveillance policière.

Loin de pacifier le pays, cette concentration du pouvoir entre les mains des militaires inquiètent la société civile et la communauté internationale. La transition malienne semble désormais suspendue à la seule volonté des militaires, mettant entre parenthèses toute perspective démocratique à court terme.

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