Au début, le RNI incarnait une promesse de renouveau. Une formation politique, ayant une longue expérience dans la gestion de la chose publique, qui prétendait incarner à elle seule le sérieux (Al Maâkoul). Au fil des années, la dynamique a changé. Ce parti, ou ce qui en tient lieu, reste solidement arrimé au pouvoir, mais sans élan ni ressort. L’hégémonie du RNI, semble aujourd’hui réduite à une mécanique technocratique bien huilée, mais dévitalisée.
Cette domination s’est construite moins sur une adhésion massive que sur une absence d’alternative. En 2021, les Indépendants ont surtout bénéficié de la faiblesse des autres : un PJD désorienté, une gauche à la peine, et des partis traditionnels encore divisés. En surfant sur cette vacuité, il a capté un électorat lassé de la gestion gouvernementale au sortir de la Covid-19, modéré, urbain et en quête de stabilité, plus que d’utopie.
Mais cette adhésion fonctionnelle ne suffit pas à créer une hégémonie durable. Gouverner, ce n’est pas seulement administrer. C’est construire un récit, porter une vision, proposer un horizon collectif. Or, depuis la crise des enseignants puis celle des étudiants en médecine, et plus encore avec la gestion du dossier de la reconstruction post-seisme d’Al Haouz, le parti au pouvoir semble devenu sourd. Sourd aux colères, aux signaux faibles, aux appels à un autre mode de gouvernance. C’est un pouvoir crispé, jupitérien dans la forme, usé dans le fond.
Aujourd’hui, le centre n’est plus le point d’équilibre, mais celui de toutes les tensions. Au Parlement, l’opposition n’a plus voix au chapitre. La majorité l’étouffe et l’empêche de jouer pleinement son rôle, ô combien nécessaire dans la phase d’apprentissage démocratique que nous vivons.
Peut-on vraiment parler d’hégémonie ? Le mot semble excessif même s’il est clair que le parti au pouvoir est omnipotent dans les sphères politiques, économique et médiatique… Ce qui subsiste, c’est une domination sans adhésion, une autorité sans ferveur. Un parti qui se maintient, certes, mais qui ne parvient plus à faire croire à un avenir collectif. Et c’est peut-être là sa plus grande faiblesse.
Un gouvernement qui ne tient pas ses promesses, qui ne crée pas d’emplois, qui n’écoute pas les doléances des citoyens qui souffrent énormément à cause de l’inflation, est naturellement un gouvernement mal-aimé voire détesté.
Les derniers « sages » du parti de la Colombe devraient tirer la sonnette d’alarme. 2026, c’est demain. Un vote protestataire n’est pas à exclure. Pis encore, une abstention record pourrait mettre à mal tout notre système politique. Et ça, le Maroc n’en a vraiment pas besoin.
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