Temps de lecture : 3 minutes

Accueil / Économie / Gouvernement vs entreprises : le maintien des emplois contre les subventions

Gouvernement vs entreprises : le maintien des emplois contre les subventions

Temps de lecture : 3 minutes

Gros plan

Temps de lecture : 3 minutes

Le Projet de loi de finances rectificative prévoit une subvention aux entreprises impactées par la crise du Covid-19 à condition que ces dernières conservent au moins 80% de leurs salariés déclarés à la CNSS. Une autre manière pour le gouvernement de leur mettre la pression afin de préserver les emplois dans ce contexte économique difficile.

Temps de lecture : 3 minutes

Le gouvernement fait du « chantage aux entreprises ». En effet, l’un des points phares de ce Projet de loi de finances rectificative est l’octroi d’aide aux entreprises qui maintiennent 80% du personnel déclaré à la CNSS.

Selon le quotidien Aujourd’hui le Maroc,de ce vendredi 10 juillet 2020, l’État a versé 2 milliards de dirhams au titre de la subvention du mois de juin au profit des salariés déclarés et 5 milliards DH à la Caisse centrale de garantie (CCG) pour accompagner les mécanismes de garantie des crédits de trésoreriepour les entreprises.

«C’est la première fois qu’une mesure du ministère de l’Économie et des Finances insiste spécifiquement sur le maintien de l’emploi. Ni Damane Oxygène, ni les Crédits Relance et TPE relance n’en ont fait une condition nécessaire à leur déblocage», note le magazineTelquel. La même source précise qu’auparavant, l’unique mécanisme contractuel entre l’État et les entreprises s’incarnait dans l’octroi du crédit Relance et Relance TPE sous condition de réserver 50% du montant de l’emprunt au règlement des fournisseurs.

Limiter la prochaine vague de licenciement

Aujourd’hui, les temps sont durset la tentation de licencier est grande. D’autant plus que certaines entreprises n’ont aucune visibilité sur les mois à venir et ont dû prendre des crédits pour se maintenir en vie. Selon les derniers chiffres de Bank Al-Maghrib, la prise en charge des salariés par la CNSS, à hauteur de 2000 dirhams par mois, a bénéficié à 130000 entreprises en difficulté. La Banque centrale précise que 900000 employés déclarés à la CNSS sur 3,54 millions ont été « momentanément » écartésjusqu’au 30 juin, soit 25% des effectifs.

Cela risque de s’accentuer.Médias24 avait souligné fin juin que plusieurs entreprises ont préparé des plans sociaux pour renvoyer jusqu’au tiers de leurs effectifs. Une procédure à laquelle s’opposent catégoriquement les syndicats des travailleurs au Maroc. Ces derniers ont fait plusieurs propositions visant le maintien de l’emploi, tel quela réduction du temps de travail, la mise en place d’un système de roulement entre les équipes et le départ anticipé à la retraite pour des salariés proche de faire valoir leur droit.

«Nous ne voulons pas tuer les entreprises. Mais il ne faut pas non plus que leur survie se fasse au détriment de dizaines de milliers de salariés qui font vivre des ménages», souligne Miloudi Moukharik, secrétaire général de l’Union Marocaine de Travail (UMT). Des consultations sont toujours en cours pour trouver une solution à ces licenciements. D’ailleurs, le Chef du gouvernement, Saad Dine El Otmani, préside cet après-midi la première séance officielle de dialogue tripartite (Syndicats-CGEM-Gouvernement).

Une chose est sûre, il est indéniable que l’initiative du gouvernement de vouloir préserver les emplois est à saluer. Maintenant, on ignore si les entreprises vont pouvoirfaire le nécessaire pour bénéficier de cette subvention de l’État.Seul l’avenir nous le dira.

Laissez-nous vos commentaires

Temps de lecture : 3 minutes

La newsletter qui vous briefe en 5 min

Chaque jour, recevez l’essentiel de l’information pour ne rien rater de l’actualité


Et sur nos réseaux sociaux :

Pourquoi viser l’excellence opérationnelle dans le secteur bancaire marocain ?

Contexte et enjeux Stratégiques Le secteur bancaire marocain se trouve aujourd’hui à un carrefour critique, confronté à des défis majeurs en…

Ramadan 2024 : le point sur les prix des produits de base

À l’approche du mois sacré de Ramadan, les consommateurs peuvent entrevoir une note d’optimisme dans leurs préparatifs culinaires. En effet,…

La sécurité hydrique toujours menacée

La problématique de l'accès à l'eau reste au cœur des débats, touchant aussi bien les sphères médiatiques, politiques qu'économiques. Avec u…

Cybersécurité : priorités et perspectives pour les entreprises marocaines

L'ère numérique apporte son lot de vulnérabilités et de menaces. Dans ce cadre, la cybersécurité devient essentielle pour les entreprises ma…

Les tomates marocaines au cœur des tensions agricoles UE-Maroc

Des images frappantes montrent des manifestants espagnols interceptant des camions pour déverser et piétiner leurs cargaisons de tomates mar…

DEPF : les secteurs secondaire et tertiaire sur la bonne trajectoire

La Direction des études et des prévisions financières (DEPF) a récemment dévoilé sa note de conjoncture pour le mois de février 2024. Les ex…

Les patronats mauritanien et marocain veulent booster les échanges entre les deux pays

L’Union nationale du patronat mauritanien (UNPM) et la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) ont organisé conjointement la …

EMEC EXPO 2024 : les ambitions de la 4ᵉ édition expliquées par Nadia Boulal

LeBrief : Pourquoi cette édition de l’EMEC EXPO se distingue-t-elle des précédentes en termes de contenu ? Nadia Boulal : En termes de conte…

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire