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Voilà maintenant trois jours que l’Algérie a annoncé la rupture de ses relations avec le Maroc. Si l’annonce était plus ou moins attendue au vu de l’escalade des tensions récemment, elle aura un impact considérable sur les affaires économiques des deux pays. Ce jeudi, Mohamed Arkab, ministre algérien de l’Énergie et des mines, recevait l’ambassadeur d’Espagne en Algérie, Fernando Moran. Le diplomate algérien a affirmé «l’engagement total de l’Algérie de couvrir l’ensemble des approvisionnements de l’Espagne en gaz naturel à travers le Medgaz».
Cela veut dire que l’Algérie va contourner le Maroc dans sa livraison à l’Espagne et n’utilisera pas le Gazoduc Maghreb-Europe. Dans ces circonstances, le maintien de ce projet de grande envergure est très improbable d’autant plus que le contrat devrait expirer dans un peu plus d’un mois, à savoir en octobre 2021.
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Le Maroc a toujours lutté pour le maintien du Gazoduc Maghreb-Europe. Amina Benkhadra, DG de l’Office national des hydrocarbures et des mines (ONHYM), a indiqué que la volonté du Maroc de maintenir le projet «a été clairement affirmée de manière constante, à tous les niveaux, depuis plus de trois ans». L’Algérie refuse donc une nouvelle fois la main tendue du royaume.
Fermeture de l’ambassade marocaine à Alger et rapatriement des fonctionnaires
Le Maroc a décidé ce vendredi de fermer son ambassade à Alger et de rapatrier l’ambassadeur du royaume en Algérie, Lahcen Abdelkhalek ainsi que l’ensemble du staff diplomatique. Pour ce qui est des services consulaires, les consulats généraux du Maroc à Alger, Oran et Sidi Belabbès continueront d’assurer leur mission normalement.
Par ailleurs, l’Union africaine (UA) a appelé à l’abstention face à tout acte qui incite à l’escalade. En effet, le Président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat a exprimé son “profond regret” concernant la rupture des relations diplomatiques entre l’Algérie et le Maroc, pays piliers de l’UA.
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Dans un communiqué, le président de la Commission «déplore toute détérioration des relations fraternelles, historiques, multidimensionnelles des deux États et des deux peuples maghrébins frères». Il appelle les dirigeants des deux pays à «s’engager résolument dans une logique de paix et de coopération fructueuse dans les intérêts bien compris des deux peuples»et réitère «l’entière disponibilité de l’UA à promouvoir toute initiative en vue de la reprise de leurs relations fraternelles au service de la Paix et la prospérité au Maghreb et en Afrique».
Une frustration algérienne historique
Dans un article publié sur son blog personnel, l’historien Bernard Lugan est revenu sur cette décision algérienne de rompre les relations diplomatiques estimant que l’Algérie jalouse le Maroc sur un nombre important de points. Parmi ces derniers, la façade maritime immense du Maroc.«Pour une Algérie, enclavée dans cette mer fermée qu’est la Méditerranée, il est insupportable de constater qu’avec la récupération de ses provinces sahariennes, le Maroc dispose d’une immense façade maritime océanique partant de Tanger au nord, jusqu’à la frontière avec la Mauritanie au sud, ouvrant ainsi le royaume à la fois sur le grand large atlantique et sur l’Afrique de l’Ouest», souligne l’historien.
Ce dernier ajoute également que l’Algérie perd des points puisque de moins en moins de pays reconnaissent “l’État fantôme de la RASD”. Ils étaient 54 États à reconnaître la RASD en 2002, ils ne sont aujourd’hui plus que 23. (Uruguay- Afrique du Sud – Timor oriental – Namibie – Honduras – Belize – Nigeria – Mauritanie – Venezuela – Zimbabwe – Botswana – Cuba – Mexique – Nicaragua – Ouganda – Vietnam – Laos – Éthiopie – Tanzanie – Corée du Nord – Mozambique – Angola – Algérie).
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Par ailleurs, de plus en plus de pays ouvrent des ambassades à Rabat et des consulats dans le sud du royaume (Dakhla et Laâyoune). Le dernier en date est la Sierra Leone. David J Francis, ministre des Affaires étrangères de la Sierra Leone, a annoncé en début de semaine l’ouverture d’un Consulat général de son pays à Dakhla. C’est la 25e représentation diplomatique d’un pays dans les provinces du Sud.
Plusieurs points qui démontrent donc que l’Algérie, vaincue et qui fait face à un Maroc fort, stable, structuré et développé, jette ses dernières armes dans cette “guerre” en poussant un cri, celui de l’impuissance.
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