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Leçons malgaches

« Quiconque se sert de l’épée, périra par l’épée ». Depuis sa planque à l’étranger, Andry Rajoelina, le désormais ex-président de Madagascar, devrait bien méditer cette expression biblique. Il est parti du pouvoir comme il est arrivé en 2009 : par la pression de la rue. Il avait alors chassé Marc Ravalomanana. Sa litanie désespérée de belles promesses aux jeunes qui l’ont poussé au départ, n’y a rien changé.

Comme beaucoup de ces dirigeants déconnectés de leur peuple, dont un certain Blaise Compaoré au Burkina Faso, Andry Rajoelina a d’abord usé de la force envers les manifestants avant d’être balayé par la détermination d’une population qui n’en pouvait plus de coupures récurrentes d’électricité, de l’eau et de la pauvreté tout court.

On dirait que pendant les 16 ans qu’il a passés au pouvoir, les conseillers de Rajoelina ne lui racontaient que des balivernes sur la vie de la population. La galaxie des courtisans du régime - conseillers, ministres, préfets, gouverneurs - racontent souvent au chef ce qu’il veut entendre, et jamais la situation telle qu’elle est réellement vécue par la population. C’est un schéma classique que l’on retrouve dans les régimes où la corruption le dispute à l’incurie. Et Madagascar est loin d’être un cas isolé sur le continent.

Pour les jeunes malgaches, le plus dur ne fait que commencer. Ils doivent rester vigilants afin qu’ils ne se fassent pas voler leur victoire par des militaires opportunistes qui promettent la « refondation du pays ». Cette chanson d’une soi-disant refondation, on la connaît très bien au Sahel où la révolution a été confisquée par des militaires dont le seul objectif semble le pouvoir pour le pouvoir et la captation des richesses du pays.

« C’est maintenant que se joue la révolution. Il faut vraiment faire entendre que les jeunes ont leur place, montrer cette soif de justice, tout en faisant en sorte d’unir le pays, parce que c’est vraiment la base du mouvement », a déclaré à juste titre un porte-parole du mouvement des jeunes malgaches.

Abashi SHAMAMBA

Docteur en sciences économiques et journaliste économique depuis plus de 25 ans au Maroc. En plus de son activité de conseil, il enseigne également à l'université.

FOCUS DE LA SEMAINE

Madagascar : anatomie d’un bouleversement historique

En moins d’un mois, Madagascar a basculé d’une révolte populaire née sur les réseaux sociaux à un coup d’État militaire. Ce séisme politique, inédit depuis plus d’une décennie, met en lumière la puissance d’une jeunesse connectée et en colère, la Génération Z, et pose la question brûlante de l’avenir démocratique du pays.

➔ LIRE L'ANALYSE

L'ESSENTIEL DE LA SEMAINE

nouveau président à MADAGASCAR

Le colonel Michaël Randrianirina a été investi président de Madagascar après la fuite d’Andry Rajoelina, chassé par trois semaines de manifestations. Chef du CAPSAT, il promet de travailler avec toutes les forces vives, de réformer la Constitution et le système électoral, et de transformer en profondeur les institutions du pays. ⇒ lire l'article

présidentielle au CAMEROUN

Le Conseil constitutionnel camerounais a reçu cinq recours après la présidentielle du 12 octobre, sans qu’Issa Tchiroma Bakary, principal opposant, n’en dépose. Les plaignants réclament « l’annulation du scrutin pour fraude électorale ». Des tensions et incidents ont éclaté dans plusieurs villes. Paul Biya, 92 ans, est attendu pour un huitième mandat. ⇒ lire l'article

en attente des résultats au CAMEROUN

Trois jours après la présidentielle du 12 octobre, le Cameroun demeure dans l’expectative. Entre déclarations de victoire prématurées, tensions régionales et appels à la retenue, le climat politique s’électrise autour du duel Biya-Tchiroma. ⇒ lire l'article

MARCHÉS PUBLICS SÉNÉGALAIS

Le Sénégal a lancé « Appel », une plateforme numérique de gestion des marchés publics. Développée localement, elle permet un suivi en temps réel par les autorités tout en renforçant la transparence et la sécurité. Intégrée au « New Deal Technologique », elle pourrait générer jusqu’à 300 milliards de FCFA d’économies annuelles et faciliter l’accès des PME. ⇒ lire l'article

les militaires au pouvoir à MADAGASCAR

Au lendemain du renversement d’Andry Rajoelina, une junte menée par le colonel Michael Randrianirina s’installe au pouvoir à Madagascar, promettant des élections d’ici deux ans. Le pays s’enfonce dans l’incertitude, sur fond de soutien populaire et de méfiance internationale. ⇒ lire l'article

MONDIAL 2026

Les éliminatoires africaines du Mondial 2026 ont livré leur verdict : Maroc, Tunisie, Égypte, Algérie, Côte d’Ivoire, Sénégal, Ghana, Afrique du Sud et Cap-Vert représenteront le continent. Quatre autres pays, à savoir le Gabon, le Cameroun, la RDC et le Nigeria, disputeront les barrages prévus en novembre au Maroc. ⇒ lire l'article

DÉCÈS de l'ancien président kényan

L’ancien Premier ministre kényan Raila Odinga est décédé à 80 ans lors d’un séjour dans le sud de l’Inde. Figure historique de l’opposition et symbole de la lutte démocratique, il laisse derrière lui un héritage politique majeur au Kenya. ⇒ lire l'article

SÉCURITÉ DÉGRADÉE en afrique du sud

L’Afrique du Sud a reculé de 50 places dans le Global Safety Index 2025, pour se classer 129ᵉ sur 166 pays. Ce déclassement s’explique par la montée de la criminalité, l’instabilité politique et la dégradation des infrastructures. Une insécurité croissante qui pousse habitants et investisseurs à se tourner vers des environnements plus sûrs. ⇒ lire l'article

qualification du CAP-VERT au mondial 2026

Pour la première fois, ce petit pays africain de 525.000 habitants se qualifie pour la Coupe du monde 2026. Les Requins bleus ont battu l’Eswatini (3-0) et terminé en tête de leur groupe devant le Cameroun. Cette qualification historique marque une étape majeure pour le football cap-verdien et fait vibrer tout le pays. ⇒ lire l'article

FRONT POPULAIRE IVOIRIEN

Le FPI dénonce un blocus armé autour de la résidence de son président, Pascal Affi N’Guessan, le 12 octobre à Abidjan. Le parti déplore une violation de la Constitution et de l’immunité parlementaire de son leader, qu’il qualifie de tentative de musèlement, et appelle les démocrates à rester vigilants et mobilisés. ⇒ lire l'article

manifestations à MADAGASCAR

Les manifestations contre le président Andry Rajoelina se poursuivent dans la capitale, soutenues par une partie de l’armée. L’annonce d’une allocution ce lundi soir ravive l’espoir de démission. Le mouvement, initialement motivé par les coupures d’eau et d’électricité, s’est élargi à une contestation générale du chef de l’État et de son entourage. ⇒ lire l'article

ACCIDENT DE LA ROUTE en afrique du sud

Au moins 42 personnes, dont des Malawites et des Zimbabwéens, ont perdu la vie dans un accident de bus survenu dans la province du Limpopo, en Afrique du Sud. Le véhicule a dévalé un talus près de la frontière zimbabwéenne. Le président Cyril Ramaphosa a qualifié l’accident de tragédie pour les trois nations et appelé à renforcer la sécurité routière. ⇒ lire l'article

CONFLIT AU SOUDAN

Près de 300.000 Sud-Soudanais ont fui les affrontements entre les partisans de Salva Kiir et de Riek Machar. Au Soudan, les Forces de soutien rapide sont accusées d’avoir mené des frappes meurtrières, faisant de nombreuses victimes civiles, dont 17 enfants. La famine et la malnutrition s’aggravent, tandis que l’ONU appelle à la fin des hostilités. ⇒ lire l'article

Dossier de presse : 51/2020 ص

Accréditation CNDP N° : D-M-52/2020

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