À quoi sert une élection s’il y a 3 à 0 avant que le match ne commence, comme dit la rue abidjanaise ? En Côte d’Ivoire où Alassane Ouattara s’apprête à se faire réélire ce weekend par « coup K.O » (ndlr : au premier tour), et un peu partout sur le continent, les jeunes sont dégoûtés par ces rendez-vous qui ne changent pas grand-chose à leur quotidien et dont le résultat ne laisse aucun suspens. Les moins de 35 ans, qui constituent 75% de la population en Afrique, ne se sentent pas concernés par ces élections. Il ne faut donc pas s’étonner que le seul vrai gagnant soit l’abstention, et ce, quel que soit le pays. Le chiffre de ceux qui boudent les urnes est d’ailleurs le seul indicateur que les « ingénieurs en élections » des pouvoirs en place ne peuvent cacher. Personne ne croit au taux de participation fabriqué par l’IA qu’annoncent les autorités en Afrique.
Pour revenir à la Côte d’Ivoire, on peut ne pas aimer Ouattara, mais on doit lui reconnaître d’avoir remis son pays sur une trajectoire de croissance et mis à niveau ses infrastructures. L'Éléphant (ndlr : le surnom de la Côte d’Ivoire) est redevenu le pivot des économies dans la sous-région, et la porte d’entrée des investisseurs étrangers. Il lui reste à transformer cette dynamique en une croissance inclusive qui crée assez d'emplois pour absorber les milliers des jeunes qui arrivent sur le marché du travail. Faute de quoi, le quatrième mandat que brigue le chef de l'État ivoirien pourrait être un mandat de trop.
Abashi SHAMAMBA
Docteur en sciences économiques et journaliste économique depuis plus de 25 ans au Maroc. En plus de son activité de conseil, il enseigne également à l'université.
FOCUS DE LA SEMAINE
Côte d’Ivoire : un scrutin attendu dans un climat prudent
Cinq ans après une élection marquée par des violences, la Côte d’Ivoire s’apprête à voter ce samedi 25 octobre. Malgré les promesses des candidats, beaucoup restent désabusés, entre lassitude, méfiance et peur de nouvelles tensions post-électorales.
La justice sud-africaine ordonne à Jacob Zuma de rembourser plus d’un million d’euros utilisés illégalement pour ses frais juridiques personnels. L’ex-président dispose de 60 jours pour s’exécuter, sous peine de sanctions financières. ⇒ lire l'article
corruption au ZIMBABWE
À Bulawayo, des milliers de conducteurs de minibus sont contraints de verser des pots-de-vin quotidiens à la police pour circuler. Un rapport révèle un système de corruption bien organisé qui génère plus de 600.000 USD par mois. ⇒ lire l'article
présidentielles en CÔTE D’IVOIRE
Entre essor économique et critiques sur la gouvernance, Alassane Ouattara aborde sa quatrième candidature à la présidentielle ivoirienne avec un bilan mêlant stabilité, institutions renforcées et fractures politiques persistantes. ⇒ lire l'article
accident en OUGANDA
Un terrible accident a coûté la vie à de nombreuses personnes dans le nord de l’Ouganda, après la collision de deux bus roulant en sens inverse. Les autorités dénoncent une nouvelle fois la vitesse et les dépassements dangereux, causes majeures des drames routiers. ⇒ lire l'article
plan énergétique en AFRIQUE DU SUD
Le pays présente l’Integrated Resource Plan 2025, un programme énergétique de 127,5 milliards de dollars visant à mettre fin à la crise de l’électricité et relancer l’économie. Le plan prévoit 105.000 MW de nouvelles capacités d’ici 2039, un mix bas carbone majoritaire et la création de milliers d’emplois dans le solaire, l’éolien, le gaz et le nucléaire. ⇒ lire l'article
levée de fonds de la BOAD
La Banque Ouest Africaine de Développement a réussi une émission obligataire historique d’un milliard d’euros sur 15 ans, la plus longue jamais émise par une institution africaine. L’opération, sursouscrite à 2,7 milliards d’euros, renforce la capacité de la banque à financer durablement les projets prioritaires de la zone UEMOA. ⇒ lire l'article
croissance en UEMOA
Le Fonds monétaire international a revu à la baisse sa prévision de croissance pour l’UEMOA à 5,9% en 2025, malgré une activité économique soutenue dans la région. Le Bénin tire la dynamique régionale, tandis que le Sénégal, le Mali et le Burkina Faso voient leurs taux ralentir. ⇒ lire l'article
notation pays MADAGASCAR
S&P a placé la note souveraine du pays sous surveillance négative, invoquant l’instabilité politique née du renversement de Andry Rajoelina. L’agence revoit la croissance à la baisse à 3% et pointe la dépendance du pays aux bailleurs internationaux. Une réévaluation interviendra d’ici trois mois. ⇒ lire l'article