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Zone UEMOA : malgré les pressions inflationnistes, la croissance résiste

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Bien que la croissance économique de la zone UEMOA soit vigoureuse et que l’inflation ait connu une décélération, la persistance d’un niveau élevé d’inflation et de chômage entrave la consommation des ménages. Cela limite la croissance économique et constitue une préoccupation pour les décideurs économiques.

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La zone UEMOA a connu une forte croissance économique en 2022 (5,9%) et devrait continuer sur cette lancée en 2023 (6,5%). Cette performance est remarquable compte tenu de l’environnement économique mondial incertain. Cependant, de là à conclure une relance durable de la croissance reste prématuré.

L’activité reste soumise à des risques, à commencer par l’inflation. Celle-ci, qui avait atteint un taux élevé de 8,1% en juillet 2022 en glissement annuel, a commencé à ralentir pour atteindre 5,7% en février 2023. Malgré cette décélération, elle reste largement supérieure à l’objectif fixé par la BCEAO, qui se situe entre 1 et 3%. Dans certains pays de la zone, le taux d’inflation demeure à un niveau très élevé, notamment 10,3% en Guinée Bissau, 9,4% au Sénégal ou encore 6,7% au Bénin. Cela a poussé la BCEAO à relever ses taux d’intérêt de 0,25 point en mars dernier. En tout, elle a procédé à un tour de vis de 1 point depuis juin 2022. Le taux minimum de soumission aux appels d’offres d’injection de liquidité est passé à 3% tandis que le taux d’intérêt sur le guichet de prêt marginal s’affiche désormais à 5%.

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L’inflation se fait pleinement sentir sur la consommation

Les forces de l’inflation continuent de peser sur les finances des ménages, ce qui limite leur capacité de consommation. En 2022, la contribution de la consommation finale à la croissance a été de 2,3 points, en baisse par rapport à 2021 (5,2 points) et avant la pandémie de Covid-19 (3,8 points), principalement en raison des pertes de revenus liées à la hausse des prix. En outre, le niveau élevé du taux de chômage, soit 15,1% au quatrième trimestre 2022, limite les dépenses des ménages. Ce taux atteint 25,7% chez les 15-24 ans et 20,7% pour la tranche d’âge 25-34 ans. Pour cette dernière catégorie, le taux de chômage est resté quasiment stable en glissement trimestriel mais s’est dégradé de 4,9 points par rapport au quatrième trimestre 2021.

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La pression monte sur les réserves de change

La hausse des prix des produits énergétiques et alimentaires à l’international a entraîné une détérioration significative de la balance commerciale et du solde global de la balance des paiements. Le déficit courant de 7,7% du PIB en 2022 a été nettement plus élevé que les 5,6% enregistrés en 2021, mettant une pression sur les réserves de change de l’Union. Le solde global de la balance des paiements, qui était en excédent de 476 milliards de FCFA en 2021, a chuté à un déficit de 3.343 milliards de FCFA en 2022.

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La pression sur les réserves de change est un facteur important à prendre en compte dans l’évaluation de la santé économique de l’Union. Actuellement, elles couvrent 4,4 mois d’importations de biens et services. Bien que cela ne soit pas encore considéré comme critique, la tendance au cours des derniers mois a conduit les membres du comité de politique monétaire à exercer une certaine prudence, ce qui a justifié en partie la récente hausse du taux directeur.