Temps de lecture : 3 minutes

Accueil / Articles Afrique / Afrique / Politique / Tunisie : le nouveau projet de Constitution renforce les pouvoirs du président

Tunisie : le nouveau projet de Constitution renforce les pouvoirs du président

Temps de lecture : 3 minutes


Temps de lecture : 3 minutes

Le président tunisien, Kaïs Saïed, a publié jeudi un projet de Constitution qui sera soumis à référendum le 25 juillet. Ce texte controversé, qui donne d’importants pouvoirs au chef de l’État, marque une rupture radicale avec le régime parlementaire en place.

Ce projet, publié au Bulletin officiel, confirme la présidentialisation attendue du régime. Il stipule que le «président de la République exerce le pouvoir exécutif, assisté d’un gouvernement dirigé par un chef de gouvernement» que lui-même nomme. De plus, ce gouvernement ne sera pas présenté au Parlement pour un vote de confiance.

Le président jouira également de nouvelles prérogatives. Le nouveau texte le désigne comme le commandant suprême des forces armées, qui définit la politique générale de l’État et approuve les lois. Il peut aussi soumettre des lois au Parlement, «qui doit les examiner en priorité».

En plus de réduire considérablement le rôle et le pouvoir du Parlement, cette Constittion comprend la création d’une seconde chambre : «l’Assemblée nationale des régions».

Elle ne mentionne pas aussi l’islam comme «religion d’État», afin de lutter contre les partis d’inspiration islamiste, notamment, la bête noire de Kaïs Saïed.

Le projet de Constitution garantit «les droits et libertés individuels et publics» et assure que les hommes et les femmes sont «égaux en droits et en devoirs». Il stipule en outre que le droit «de rassemblement et de manifestation pacifique est garanti».

Notons que cette nouvelle Constitution vise à remplacer celle de 2014, qui avait instauré un système hybride, source de conflits récurrents entre les pouvoirs exécutif et législatif.

Cependant, pour l’opposition et les organisations de défense des droits de l’Homme, Saïed chercher à faire passer un texte taillé à sa mesure. D’ailleurs, le directeur de la Commission internationale des juristes, Saïd Benarbia, a déclaré à l’AFP que le texte publié jeudi dernier «bafoue l’idée de séparation des pouvoirs». Il instaure «un système présidentiel sans contrepoids avec un président omnipotent, un parlement impuissant et un pouvoir judiciaire inoffensif», a-t-il martelé.

Pour rappel, après des mois d’impasse politique, le président tunisien, élu fin 2019, a pris les pleins pouvoirs le 25 juillet 2021. Il a limogé par la suite le premier ministre et a suspendu le Parlement, qui était dominé par Ennahdha, ébranlant ainsi la jeune démocratie qui a vu naître le Printemps arabe.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire

Recommandé pour vous


Le chef de la diplomatie marocaine Nasser Bourita et son homologue gambien Mamadou Tangara, jeudi 18 février 2021 à Rabat © DR

La Gambie réitère son soutien à la marocanité du Sahara

Le ministre gambien des Affaires étrangères, de la Coopération internation…

Covid-19 : la fin de la pandémie n'est pas pour demain

Vaccins : l’UE prête à financer une unité de production au Maroc

La Commission européenne est prête à participer au financement d’une unité…

Des cartables et des objets appartenant aux élèves de l'école gouvernementale de sciences qui a été attaquée par des hommes armés à Kankara, dans le nord-ouest de l'État de Katsina.

Nigeria : des hommes armés enlèvent 27 élèves

Nouveau rapt massif d'élèves au Nigeria. Des hommes armés ont envahi dans …

Algérie : deux ans après, les revendications du Hirak sont toujours les mêmes

Algérie : deux ans après, les revendications du Hirak sont toujours les mêmes

Au mépris des restrictions mises en place pour contrer le coronavirus, des…

Tunisie : la crise constitutionnelle se poursuit

Tunisie : la crise constitutionnelle se poursuit

Le Chef du gouvernement tunisien Hichem Mechichi a décidé, ce lundi 15 fév…

G5 Sahel : le Burkina Faso et le Niger se retirent de l’organisation anti-terroristes

Sommet du G5 Sahel : le Tchad appelle à une mobilisation internationale contre le terrorisme

Ce lundi 15 février, le Tchad a appelé à un soutien international pour aid…