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Tunisie : la victoire de Kaïs Saïed

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Les résultats définitifs d’un référendum controversé accordant des pouvoirs illimités au bureau du président tunisien, Kaïs Saïed, révèlent que 94,6% des votes sont favorables à l’adoption de la nouvelle Constitution.

Selon l’Instance tunisienne supérieure indépendante pour les élections (ISIE), le texte proposé par le dirigeant a été approuvé par un peu plus de 2,6 millions d’électeurs. Le président du Conseil de l’ISIE, Farouk Bouasker, a toutefois noté que le taux de participation à ce vote était très faible (30,5 %).

Notons que le référendum a eu lieu un an après que Kaïs Saïed a limogé le gouvernement et suspendu le Parlement. Des démarches que l’opposition a qualifiées de coups d’État.

Mais malgré le faible taux de participation, l’initiative du président contre le système, qui a vu le jour après le renversement de Zine El Abidine Ben Ali en 2011, a été saluée par de nombreux Tunisiens. Ces derniers étaient frustrés et en colère contre l’inflation et l’exacerbation du chômage, et ont longtemps dénoncé l’instabilité politique du pays qui n’a guère amélioré leur vie.

De leur côté, les politiciens de l’opposition et les groupes de défense des droits de l’Homme ont mis en garde contre un retour à la dictature sous cette nouvelle Constitution.

En outre, Bouasker a précisé que «la constitution entre en vigueur avec l’annonce des résultats définitifs, sa promulgation par le président et sa publication au journal officiel». Il a ajouté que le rejet des recours contre le processus référendaire «confirme l’intégrité et la transparence de l’ISIE». Et de dénoncer que ‘ISIE avait fait l’objet «d’une vague d’allégations sans précédent de la part de certains partis politiques et groupes de la société civile».

Pour rappel, le nouveau texte place le président à la tête de l’armée, lui permet de nommer un gouvernement sans l’approbation du Parlement et rend pratiquement impossible sa destitution. Le dirigeant peut également présenter des projets de loi au Parlement, qui sera obligé de leur donner la priorité. Il s’agit aussi de la création d’une seconde Chambre parlementaire pour représenter les régions et faire contrepoids à l’assemblée elle-même.

Cette nouvelle Constitution vise, par ailleurs, à sortir la Tunisie de crise. Le pays connaît une croissance de seulement 3%, alors que près de 40% des jeunes sont sans emploi et que quatre millions de personnes sur une population de près de 12 millions souffrent de pauvreté.

Depuis plusieurs semaines, le pays lourdement endetté négocie un nouveau prêt avec le Fonds monétaire international, dans l’espoir d’obtenir quatre milliards de dollars, mais aussi la possibilité d’ouvrir d’autres voies d’aide étrangère, principalement européenne.

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