RDC : plusieurs ambassades attaquées à Kinshasa

Les combats entre les forces armées congolaises et les rebelles du M23 continuent de secouer Goma, une grande ville de l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Depuis dimanche soir, le M23 a progressé rapidement, semant le chaos dans cette cité d’un million d’habitants, déjà en proie à une crise humanitaire. Les tirs résonnent encore dans certains quartiers, tandis que les habitants, privés d’eau et d’électricité depuis trois jours, tentent de survivre malgré les pillages et les violences.
À Kinshasa, la colère de la population a débordé mardi, avec des attaques contre plusieurs ambassades, dont celles du Rwanda, accusé par les autorités congolaises d’avoir « déclaré la guerre », mais aussi celles de la France, de la Belgique et des États-Unis, critiqués pour leur inaction face à la crise. Le ministre français des Affaires étrangères a qualifié ces attaques d’« inadmissibles ».
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Sur le plan militaire, l’armée sud-africaine a annoncé la mort de quatre soldats supplémentaires, portant à 17 le nombre de membres des forces régionales (SAMIRDC) et de la mission de l’ONU (Monusco) tués récemment dans les combats contre le M23. Les Nations unies ont exprimé leur préoccupation face à la situation humanitaire, notamment la pénurie de nourriture à Goma, où le Programme alimentaire mondial a dû interrompre ses activités. Plus de 500.000 personnes ont été déplacées ce mois-ci, selon le Haut-Commissariat aux réfugiés.
Sur le terrain diplomatique, une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU est prévue, après une précédente session jugée insuffisante par la RDC. Parallèlement, l’Union africaine tiendra une session d’urgence, tandis qu’une rencontre entre les présidents congolais Félix Tshisekedi et rwandais Paul Kagame est prévue mercredi à Nairobi pour tenter de désamorcer la crise.
Dans l’est de la RDC, région riche en ressources mais en proie à des conflits depuis plus de trente ans, la situation reste explosive. Le Comité International de la Croix-Rouge (CICR) a alerté sur les risques sanitaires, notamment la dissémination de virus comme Ebola, tandis que le gouvernement congolais affirme vouloir « éviter le carnage ». Le président Tshisekedi devrait s’adresser à la nation dans la journée.