Prisonniers politiques en Tunisie : des familles saisissent la CPI

Temps de lecture :
Prisonniers politiques en Tunisie : des familles saisissent la CPIRached Ghannouchi, chef du mouvement Ennahda et bête noire du président Kaïs Saïed, à Tunis, le 27 février 2021. © ZOUBEIR SOUISSI / REUTERS
A A A A A

Des membres de familles ayant des liens avec des avocats et des politiciens emprisonnés en Tunisie ont lancé un appel à la Cour pénale internationale (CPI). Ils la prient de lancer une enquête sur les allégations de persécution politique et de violations des droits de l’homme dans ce pays d’Afrique du Nord.

Yousra Ghannouchi, la fille de l’opposant emprisonné Rached Ghannouchi, s’est jointe à d’autres fils et filles de personnes détenues pour annoncer leur intention de porter leur affaire devant la Cour de La Haye.

Yousra Ghannouchi a déclaré : «Il est clair qu’il n’y a pas de justice. Dans certains cas, les prisonniers politiques sont maintenus en détention depuis huit mois sans avoir été entendus. Personne ne sait quand le procès aura lieu. Récemment, des avocats qui représentent les prisonniers politiques ont eux-mêmes été l’objet d’enquêtes. Dans une telle situation, il n’y a aucun espoir d’obtenir justice. Cependant, nous poursuivons nos démarches judiciaires en Tunisie».

Les proches des opposants tunisiens avaient déjà saisi la Cour africaine des droits de l’Homme et des peuples en début d’année.

Dans un communiqué de presse publié lundi, ils ont souligné l’augmentation du nombre de juges, de politiciens, de journalistes et de figures de l’opposition de premier plan qui ont été arrêtés, tout en faisant des allégations de persécution à l’encontre des migrants noirs dans toute la Tunisie.

L’arrestation de 41 opposants au gouvernement suscite des inquiétudes quant à un possible retour à l’autocratie dans ce pays d’Afrique du Nord, qui était jadis considéré comme le seul succès démocratique issu du printemps arabe.

Sous la présidence de Kaïs Saïed, la Tunisie fait face à des accusations d’abus envers les migrants, dont beaucoup ont été expulsés vers des zones désertiques près de la frontière libyenne, dépourvus d’eau et de nourriture. Le président tunisien est également critiqué pour ses commentaires ouvertement racistes, où il a accusé les migrants noirs subsahariens de comploter pour altérer la composition démographique du pays.

Lire aussi : Tunisie : les dérives d’un Président

Recommandé pour vous

Présidentielle ivoirienne : le Conseil constitutionnel confirme la victoire d’Alassane Ouattara

Le Conseil constitutionnel de Côte d’Ivoire a entériné, ce mardi à Abidjan, la réélection d’Alassane Ouattara à la tête de l’État ivoirien.

Tanzanie : une élection historique entachée de répression et de contestations

Le 3 novembre 2025, Samia Suluhu Hassan devient présidente de Tanzanie, un scrutin critiqué pour violences et morts, que le gouvernement nie.

Le Djibouti supprime la limite d’âge présidentielle

Le parlement de Djibouti supprime la limite d’âge présidentielle, permettant à Guelleh, au pouvoir depuis 26 ans, de briguer un nouveau mandat.

Afrique : Trump menace le Nigéria, Abuja propose une rencontre bilatérale

Trump menace d’intervenir au Nigeria pour « protéger les chrétiens », accusation rejetée par Abuja.

Grands Lacs : 1,5 milliard d’euros d’aide annoncés par Macron pour la RDC

Politique - Macron annonce 1,5 milliard d’euros d’aide humanitaire pour la RDC et ses voisins, ouvrant couloirs sécurisés et aéroport de Goma face à la tragédie.

France : l’Assemblée nationale adopte une résolution contre l’accord franco-algérien de 1968

Afrique - L’Assemblée nationale française a adopté une proposition de résolution du RN appelant à la dénonciation de l’accord franco-algérien signé en 1968.
pub