Présidentielle au Bénin : Les Démocrates écartés
 Thomas Boni Yayi, chef du parti béninois les démocrates © DR
Thomas Boni Yayi, chef du parti béninois les démocrates © DR Au Bénin, la Cour constitutionnelle a rendu son verdict le 27 octobre 2025 : le parti d’opposition Les Démocrates ne participera pas à l’élection présidentielle prévue le 12 avril 2026. L’institution a validé la liste provisoire des candidats publiée le 22 octobre par la Commission électorale nationale autonome (CENA), confirmant ainsi l’exclusion du duo Renaud Agbodjo et de son colistier.
Motif invoqué : une « insuffisance de parrainages valides », consécutive au retrait du soutien d’un élu du parti, en désaccord avec leur désignation. Une situation qui rappelle d’autres exclusions survenues sous la présidence de Patrice Talon.
Un dossier rejeté « à bon droit » selon la Cour
La lecture du verdict, dense et ponctuée de références juridiques, a mis fin au suspense. Lorsque le président de la Cour a déclaré que « la CENA a rejeté à bon droit le dossier des candidats du parti Les Démocrates », la salle a compris que le sort du parti était scellé.
Les juges constitutionnels ont retracé le parcours du parrainage contesté : un élu avait d’abord remis son formulaire de soutien au parti avant d’en demander l’annulation en justice. Pour la Cour, cette rétractation est valable, car « la remise du formulaire ne vaut pas parrainage » tant que le dépôt officiel n’est pas effectué.
Les sages estiment qu’il n’y a eu « aucune violation ni de la Constitution, ni du Code électoral ». La décision de la CENA est donc validée. Ainsi, la liste provisoire ne retient que Romuald Wadagni, candidat de la majorité, et Paul Hounkpè, représentant de l’opposition modérée. Les deux hommes doivent encore passer la visite médicale avant d’être définitivement qualifiés pour la présidentielle.
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Vives réactions des Démocrates
L’annonce a suscité colère et déception au sein du parti Les Démocrates. Leur avocat, Me Victorin Fadé, a dénoncé une dérive institutionnelle : « Ce qui se passe, ce n’est pas de la démocratie », a-t-il déclaré, avant d’ajouter que « le système d’exclusion constitue une dérive démocratique préoccupante ». Il appelle désormais à un consensus politique pour préserver la paix publique : « J’ai toujours été optimiste, tout est encore possible. Il en va de la paix du pays », a-t-il affirmé.
À la sortie de la Cour, les militants affichaient des visages fermés, accablés par la décision. Le candidat évincé, Renaud Agbodjo, qui devait s’exprimer dans la foulée du verdict, a préféré reporter sa réaction à une date ultérieure.
 
 